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Sanofi va prendre la tête du Cac40 devant Total: histoire d'une stratégie qui paie

Sanofi et son patron Chris Viehbacher ont su choisir les bons marchés pour convaincre les investisseurs

Sanofi et son patron Chris Viehbacher ont su choisir les bons marchés pour convaincre les investisseurs - -

Le groupe pharmaceutique est sur le point de dépasser le pétrolier en termes de capitalisation boursière. Cette performance est notamment le résultat de choix forts, comme le recentrage sur les biotechs ou les pays émergents.

Sanofi est en passe de détrôner Total et de devenir ainsi l’entreprise la plus chère du Cac 40. Lundi 8 octobre l’entreprise pharmaceutique française a atteint une capitalisation boursière de 90 milliards d’euros contre 90,6 milliards d’euros pour le groupe pétrolier. Ce mardi 9 octobre les deux sociétés étaient encore au coude à coude pour monter sur la plus haute marche du podium.

Contrairement à Total, Sanofi est sur une forme ascendante. Depuis le 1er janvier dernier, l’action de l’entreprise française a gagné plus de 19%, grâce à sa stratégie. Le groupe a en effet su prendre plusieurs virages qui ont convaincu les marchés. Interviewé par BFM Business, Christian Parisot, économiste chez Aurel BGC, considère que Sanofi "est une valeur défensive, sur le secteur de la santé, qui a su aller sur des segments assez protégés comme les vaccins humains".

L’entreprise s’est également recentrée sur les biotechnologies et les maladies graves. C’est ainsi que l’année dernière Sanofi a acquis l’Américain Genzyme, spécialiste de ce secteur pour 20 milliards de dollars. Genzyme poursuit actuellement ses recherches sur les médicaments destinés à traiter la sclérose en plaques. Selon l'entreprise, le marché de cette maladie devrait croître pour atteindre 18 milliards de dollars en 2016 (contre 12,5 en 2011).

Même Warren Buffett investit dans la valeur

De plus, Christian Parisot souligne que le groupe a su concilier "un plan de réduction de ses coûts avec un développement important dans les pays émergents".

Sanofi a effectivement choisi de réduire la voilure sur certains pays, décidant, par exemple, de supprimer 900 postes en France d’ici à 2015. Dans le même temps, le groupe a récemment annoncé la signature d’un accord pour racheter le laboratoire colombien Genfar, présent dans une dizaine de pays d’Amérique latine.

Et consécration absolue: le célèbre investisseur américain Warren Buffet a même pris des positions, il y a quelques années, sur Sanofi alors qu’ "il est rare qu’il investisse en Europe", souligne Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez Global Equities, cité par l’AFP.

Enfin, l’ascension en bourse Sanofi pourrait ne pas s’arrêter là. Le groupe pharmaceutique va prochainement sortir d’une phase d’expiration de brevets qui s’est étalée de 2011 à 2012 "qui pèse sur les résultats du groupe", selon un analyste d’une grande banque spécialiste du secteur de la santé. Il estime que l’effet financier de ces pertes de brevets sera moindre pour les années à venir, laissant augurer de perspectives de bénéfices plus fortes. En 2011, ces bénéfices étaient déjà de 5,7 milliards d'euros.

Julien Marion