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La prometteuse start-up Save est en redressement judiciaire

En 18 mois, Damien Morin a fait de Save une grosse entreprise européenne de 400 salariés qui réalise un chiffre d'affaires de 100.000 euros par jour. Une croissance mal maitrisée?

En 18 mois, Damien Morin a fait de Save une grosse entreprise européenne de 400 salariés qui réalise un chiffre d'affaires de 100.000 euros par jour. Une croissance mal maitrisée? - Eric Piermont - AFP

Après des débuts prometteurs et une croissance fulgurante, la start-up de Damien Morin connaît des difficultés. Son fondateur fait son mea culpa.

Suffit-il d’une bonne idée pour réussir? Évidemment non. Faut-il en plus avoir de sérieux appuis financiers? Évidemment oui. Mais ce n’est pas pour autant suffisant. C’est l’expérience que vient de faire Save, cette start-up française qui a connu un succès fulgurant avec ses corners de réparation de smartphones et de tablettes.

En 18 mois, la société est passée de 30 à 400 salariés et son chiffre d’affaires a également explosé dans la même période en passant de 100.000 euros par mois à 100.000 euros par jour grâce aux 100 corners qui ont été ouverts dans cinq pays. L’idée de Damien Morin a même séduit les investisseurs. Save a levé 15 millions d’euros après d’IDInvest Partners, de 360 Capital Partners, et d’investisseurs privés parmi lesquels Xavier Niel.

Des erreurs à la chaîne

Malgré cela, la start-up s’est doucement enfoncée et aujourd’hui, son fondateur annonce la mise en redressement judiciaire de l’entreprise. Il ne s’agit pas d’un dépôt de bilan et encore moins d’une liquidation. Mais force est de constater que le succès fulgurant de l’entreprise a été mal maîtrisé. C’est ce que reconnaît Damien Morin sur un blog, repéré par Frenchweb. "On avait un mauvais contrôle de nos achats, la finance était approximative, notre gestion de stocks était brinquebalante, les vols en corners ont pris une ampleur considérable, l’Allemagne et l’Espagne ont été un échec, nos relais de croissance n’ont pas vu le jour, et j’en passe… Vous voyez le tableau."

Damien Morin a pris conscience du problème dès le début de l’année 2016. "Lorsque notre activité s’est tassée en début d’année 2016 et que nous n’avions pas encore entamé nos relais de croissance géographiques, stratégiques et opérationnels, c’est là qu’on a réalisé l’ampleur des dégâts."

Toutefois, si le dirigeant découvre que "lorsque vous êtes dans la m…, vous êtes bien seul", il ne baisse pas les bras. Le redressement lui donne un peu de souffle pour régler les factures des créanciers. Et pour Damien Morin, "tout le monde est redescendu sur Terre". Il compte sur la force de sa marque pour revenir au beau fixe et annonce déjà qu’il atteindra un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros fin 2016.

Pascal Samama