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Transports

Scandale Volkswagen: l'UE savait depuis 2013

Des membres de la Commission européenne savaient que des constructeurs truquaient leurs véhicules pour les tests dès 2013.

Des membres de la Commission européenne savaient que des constructeurs truquaient leurs véhicules pour les tests dès 2013. - Emmanuel Dunand - AFP

Des membres de la Commission européenne auraient été avertis dès 2013 que certains constructeurs automobiles truquaient leur moteur pour leur faire passer les tests anti-pollution, selon le Financial Times.

Le scandale n'a pas surpris tout le monde à Bruxelles. Le commissaire européen à l'Environnement a averti dès 2013 ses collègues que des constructeurs automobiles truquaient des moteurs pour fausser les tests antipollution, bien avant que le scandale Volkswagen n'éclate, affirme dimanche le Financial Times (article payant).

Le groupe Volkswagen, numéro un mondial de l'automobile, a reconnu en septembre qu'il avait équipé des millions de véhicules de moteurs diesel dotés d'un logiciel permettant de fausser les contrôles officiels de niveau de pollution. Les dirigeants de l'UE étaient au courant du problème deux ans avant sa révélation et l'ont laissé persister, selon le Financial Times, qui cite un échange de lettres entre responsables de l'UE.

Des "préoccupations répandues"

Le commissaire à l'Environnement, Janez Potocnik, mentionne le problème dans une lettre adressée en février 2013 au commissaire à la Politique industrielle Antonio Tajani, selon le Financial Times. "Il y a des préoccupations répandues selon lesquelles la performance (des moteurs, ndlr) a été ajustée pour se conformer au cycle de tests, en dépit d'une spectaculaire augmentation des émissions en dehors de ce contexte", a écrit le commissaire, selon le journal.

Le scandale a éclaté en septembre lorsque les autorités américaines ont accusé le groupe Volkswagen d'avoir équipé des millions de moteurs d'un logiciel qui active les systèmes de limitation de la pollution lorsque le véhicule subit un test environnemental, mais les désactive lorsqu'il circule, ce qui entraîne des taux d'émission dangereux. Volkswagen a reconnu que jusqu'à 11 millions de véhicules dans le monde, de marques VW et d'autres marques du groupe, étaient équipés du logiciel tricheur.

Le groupe, dont le patron Martin Winterkorn a dû démissionner, va devoir payer des milliards d'euros en coûts de rappel de véhicules et en contentieux juridiques. Des enquêtes sur la gigantesque fraude sont ouvertes en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne et aux Etats-Unis.

N.G. avec AFP