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Sébastien Soriano: "La concurrence stimule l'investissement"

Le gendarme des télécoms veillera à ce que tout projet de consolidation entre opérateurs télécoms ne se traduise pas par une re-monopolisation rampante.

Le gendarme des télécoms veillera à ce que tout projet de consolidation entre opérateurs télécoms ne se traduise pas par une re-monopolisation rampante. - Eric Piermont-AFP

À rebours des opérateurs, le président de l'Arcep estime que la concurrence reste un bon moyen d'inciter à investir, prenant pour exemple la situation actuelle des réseaux 4G.

Dans la perspective d'un retour à trois opérateurs en France et alors que les discussions entre Bouygues et Orange avancent, le gendarme des télécoms ne pense pas que les investissements s'en trouveraient stimulés. Au contraire.

"Souvent on dit, quand il y a moins de concurrence, il y a plus d'investissement. Ce n'est pas ce que l'on voit. Quand la concurrence diminue, il y a moins d'incitation à investir. On l'a vu dans la 4G. L'avance prise par Bouygues Telecom a contraint Orange à changer tous ses plans d'investissement et il s'est mis à courir très, très vite derrière pour investir. La concurrence, aussi, pilote et stimule l'investissement" a expliqué Sébastien Soriano, président de l'Arcep, sur l'antenne de BFMBusiness.

L'Arcep ne veut aucun retour en arrière en matière de concurrence

À propos du projet de rachat de Bouygues Telecom par Orange, le chef de la régulation des télécoms a été très clair: "Il ne faut pas de retour en arrière à travers une re-monopolisation se traduisant par un renforcement des gros opérateurs. Si consolidation il y a, nous serons vigilants à ce que celle-ci soit dans la continuité de l'histoire des télécoms et qu'elle renforce des petits pour qu'ils deviennent des moyens".

Sébastien Soriano a également dénoncé le poids dominant des plateformes Internet mondialisées qu'il s'agisse de magasins d'applications, de moteurs de recherche, ou de sites d'intermédiation.

"Le problème se situe au niveau des PME. Celles-ci ont absolument besoin d'être référencées sur ces plateformes. Ces petites entreprises se retrouvent alors en situation de dépendance totale alors que l'opacité règne sur les conditions générales d'utilisation de ces sites. On peut même parler de maltraitance économique de la part de ces acteurs mondialisés vis-à-vis des PME. C'est un vrai enjeu de régulation pour les prochaines années. Mais c'est plutôt au niveau européen que se situera la réponse à ce défi."

F.Bergé