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Sécheresse et bactérie font grimper le prix de l'huile d’olive 

Le production totale d'olives cette année ne sera pas aussi bonne que celle des années précédentes. (image d'illustration).

Le production totale d'olives cette année ne sera pas aussi bonne que celle des années précédentes. (image d'illustration). - Assillo - Flickr - CC

La production des pays producteurs du bassin méditerranéen est menacée. Conséquence, les consommateurs vont être amenée à payer nettement plus cher leur litre d'huile d'olive.

En satisfaisant 45% de la demande mondiale, l'Espagne occupe la place de premier producteur mondial d'huile d'olive, devant l'Italie. Mais, des deux côtés de la Méditerranée, la filière oléicole est inquiète. Frappé par une nouvelle vague de chaleur - qui empire les effets de celle subie entre avril et mai dernier - le sud de l'Espagne continue de s'assécher. Interrogé par l'AFP, le secrétaire d'Infaoliva (la fédération des producteurs espagnols) l'assure : "la floraison a été affectée, les olives ont moins de poids et produiront donc moins d'huile". Enrique Delgado évalue ainsi la récolte entre 1,1 et 1,2 millions de tonnes, mais "peut-être 850.000 tonnes si cet épisode de sécheresse continue". Par rapport à 2014, la production serait alors divisée par deux.

Pour conserver sa position de leader du marché, la péninsule ibérique est donc contrainte de s’approvisionner à l’étranger. L'Espagne importe donc de l’huile en provenance de Tunisie, qui après assemblage sera réexportée vers les marchés émergents.

Négocié à 2,90 euros en janvier, le litre d'huile d'olive vierge extra s’échange en ce mois d'août contre 4 euros. Soit une hausse de de 40% depuis le début de l'année. 

Les producteurs italiens victimes de la Xylella Fastidiosa 

Du côté de nos voisins transalpins, ce n'est pas la sécheresse qui affecte la production et donc les prix, mais la "Xylella Fastidiosa", la bactérie tueuse de végétaux. Depuis 2013, elle ravage les oliveraies de la région des Pouilles: plusieurs milliers d’hectares ont été contaminés et détruits par les autorités sanitaires du pays. Il n’existe en effet aucun traitement pour soulager les arbres touchés, la seule solution pour limiter la propagation de la bactérie consistant à brûler les plants infectés. Cité par L’Express, un producteur italien affirme que la baisse de la production engendrée va se traduire, là aussi, par une hausse de 30 à 40% des prix.

En France, depuis la découverte d’une sous-catégorie de cette bactérie en Corse-du-Sud, dans la station balnéaire de Propriano, les producteurs sont inquiets. Sur l’île, la filière oléicole, dont les produits bénéficient d’une appellation d’origine protégée, emploie 500 exploitants.

Antonin Moriscot avec Mathieu Sévin