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Serge Papin (Système U) prédit "une nouvelle crise du lait en France"

Serge Papin a de nouveau demandé d'amender la LME.

Serge Papin a de nouveau demandé d'amender la LME. - -

Le patron de Système U a estimé, ce mardi 4 février, que les négociations commerciales qui se tiennent actuellement laissent présager d'une nouvelle crise dans la filière laitière. Le prix du litre pourrait redescendre à 32 centimes d'euros.

Serge Papin se fait Cassandre. "Il va y avoir une nouvelle crise du lait en France dès la fin des négociations commerciales", entre la grande distribution et ses fournisseurs, prévue fin février, "comparable à celle que nous avons connue l'an dernier", a prédit le président de Système U.

Selon lui, alors que la guerre des prix entre distributeurs continue de faire rage en France, "les négociations commerciales qui se tiennent actuellement sont en train de suggérer à la production de revenir à un prix du litre de lait à 32 centimes d'euros", soit le prix auquel il était avant la crise de l'an dernier.

L'Allemagne comme exemple

Au printemps 2013, alors que les producteurs de lait étaient en pleine crise, le gouvernement avait nommé un médiateur, qui avait préconisé une augmentation des tarifs pour permettre aux agriculteurs de passer ce cap difficile. Le prix du litre de lait était alors passé à environ 35 centimes le litre.

Mais même à ce niveau "ce prix reste insuffisant" pour faire vivre les producteurs, dans un contexte mondial d'augmentation marqué des prix du lait depuis janvier, estime Serge Papin.

Le patron de Système U a notamment cité le cas de l'Allemagne, où le lait est vendu à 40 centimes le litre, car "la grande distribution allemande a voulu donner de l'air à la production".

Selon le patron de Système U, ce n'est pas le cas en France, où l'on reste "en décalage" avec le marché, avec des pressions à la baisse qui continuent, aussi bien de la part des distributeurs que des industriels de l'agro-alimentaire.

"On est dans une guerre des prix"

"On est dans une guerre des prix, qui génère de la perte de valeur" pour tout le monde, "et des destructions d'emplois, et cela ne semble pas être sur le point de s'arrêter", a-t-il expliqué.

"Il y a un manque de responsabilités des leaders de la grande distribution en France" concernant l'ensemble de la production. "Si les pouvoirs publics laissent faire, on assistera tranquillement à l'érosion de la filière agro/agri en France", a-t-il affirmé, réclamant une nouvelle fois un amendement de la loi de modernisation de l'Economie (LME), qui régit actuellement les négociations commerciales.

J.M. avec AFP