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SFR: Vivendi va-t-il choisir Numéricable dès aujourd'hui?

VIvendi pourrait annoncer le nom du repreneur de SFR après Bourse

VIvendi pourrait annoncer le nom du repreneur de SFR après Bourse - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Le conseil de surveillance de Vivendi se tient ce vendredi 4 avril alors que les négociations exclusives avec Numéricable s'achèvent. Si ce dernier part favori, il n'est pas totalement exclu que la décision finale soit reportée. Bouygues a prolongé son offre jusqu'au 25 avril.

C'est après Bourse, ce 4 avril, que Vivendi doit communiquer sur le rachat de SFR. Un conseil de surveillance du groupe présidé par Jean-René Fourtou se tient, en effet, cet après-midi au terme de la période de négociations exclusives avec Numéricable.

Selon les informations de BFM Business, malgré les nouvelles offres de Bouygues cette semaine, Altice, la maison mère de Numéricable, devrait bien emporter l'affaire dès cette après-midi. Et ce, malgré les risques de batailles juridiques ensuite de la part de Bouygues et d'actionnaires minoritaires de Vivendi.

Mise en garde de l'AMF

Le 28 mars en tout cas, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a mis en garde Vivendi, le vendeur de l'opérateur téléphonique, et les candidats à l'achat Altice/Numéricable et Bouygues, leur rappelant qu'ils s'exposent à des sanctions "en cas de non-respect de la réglementation boursière.

Dans son communiqué, l'AMF soulignait qu'elle leur a demandé à plusieurs reprises la communication d'éléments d'informations supplémentaires et qu'elle n'a reçu que des réponses partielles.

Si le rachat de SFR n’est pas soumis au cadre juridique des offres publiques, cette société n’étant pas cotée, "Altice, Numericable, Bouygues, et Vivendi, en tant que sociétés cotées, ont l’obligation de fournir au marché une information exacte, précise et sincère", prévenait l'AMF.

Semaine à rebondissements

La semaine qui s'achève aura en tout cas été marquée par plusieurs rebondissements dans le dossier. Selon le JDD du 30 mars, Bouygues serait entré en contact avec le fonds souverain du Qatar pour obtenir un soutien financier. Par ailleurs, Bouygues voudrait également séduire des industriels. Le groupe a déjà rallié à sa cause la famille Pinault et JCDecaux. La famille Dassault aurait également été contactée par le candidat au rachat de SFR.

Le 1er avril, Bouygues encore lui faisait savoir qu'il prolongeait son offre sur SFR du 8 au 25 avril. Le groupe "souhaite ainsi permettre à Vivendi de procéder de façon sereine et approfondie à l'examen de son offre et aux échanges que requiert une opération aussi importante", expliquait-il dans un communiqué.

Le 2 avril, le groupe présidé par Martin Bouygues annonçait laisser à la maison-mère de SFR la possibilité de choisir entre deux formules de rachat de l'opérateur valables jusqu'au 25 avril. L'une propose à Vivendi de recevoir davantage d'actions et l'autre plus de cash.

Toujours le 2 avril, Vivendi annonçait avoir refusé la venue d'un huissier de justice qui devait intervenir au siège de l'entreprise à la demande de Colette Neuville, la présidente de l'Association des actionnaires minoritaires (Adam) "pour avoir accès à des documents". "Au vu du caractère extravagant de cette démarche, les avocats de Vivendi ont opposé un refus à cette intrusion perturbatrice et saisiront le juge des référés", a expliqué le groupe dans un communiqué.

Enfin, hier jeudi 3 avril sur BFMBusines, Jean-Pierre Jouyet, le directeur général de la Caisse des dépôts, a affirmé "ne pas avoir reçu de coup de fil de l'Elysée" dans le dossier SFR, son institution étant actionnaire à la fois d'Orange, de Bouygues et de Vivendi.

Pour lui, soutenir Bouygues est "un choix stratégique". "Nous sommes actionnaires d'Orange, Vivendi et de Bouygues ainsi que le premier investisseur français dans les infrastructures". La Caisse des Dépôts a décidé de mettre 300 millions d'euros dans l'offre de 13,15 milliards d'euros proposée par Bouygues.

P.C