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Siemens-Alstom : l'ultime proposition

Joe Kaeser (Siemens) et Henri Poupart-Lafarge (Alstom) lors de la présentation de leur projet de rapprochement à Paris, en septembre 2017.

Joe Kaeser (Siemens) et Henri Poupart-Lafarge (Alstom) lors de la présentation de leur projet de rapprochement à Paris, en septembre 2017. - Thomas Samson- AFP

Alstom et Siemens ont proposé de nouvelles concessions à l'Union européenne.

Alstom et Siemens ont fini par céder. Selon l'agence Bloomberg, les deux groupes ont proposé de nouvelles concessions à la Commission européenne pour tenter d'arracher enfin son feu vert à leur projet de mariage dans le ferroviaire. Des concessions dans leurs activités de signalisation ainsi que dans le domaine de la grande vitesse. C'est sur ce point que la Commission semblait être, ces derniers temps, la plus intransigeante.

« L'ensemble du lot de concessions désormais proposé répond à tous les problèmes soulevés », indique également une source à l'AFP, affirmant qu' « il y avait des repreneurs pour toutes les activités que les groupes comptent céder ».

Concrètement, dans le domaine de la signalisation, les deux groupes proposent de céder de nouvelles activités, aussi bien la signalisation à bord des trains, que celles sur les voies de chemin de fer et des tramways. Dans le domaine du train à très grande vitesse, les deux groupes proposent, toujours selon cette source, d'allonger la durée des licences technologiques qu'ils comptent céder, et d'en étendre le périmètre géographique à certains pays hors d'Europe.

La balle dans le camp de Bruxelles

De quoi, espèrent-ils, convaincre enfin la Commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, qui à maintes reprises a exprimé ses doutes sur la fusion, inquiète de la position dominante que le nouvel ensemble risquait d'avoir sur le secteur. Avec à la clé, une moindre concurrence, des prix plus élevés pour leurs clients, les compagnies ferroviaires, et donc pour le consommateur final.

Des arguments balayés par les autorités françaises et allemandes. Avec une rare virulence. A plusieurs reprises, et encore cette semaine depuis Davos au micro de BFM Business, Bruno Le Maire a déclaré que si Bruxelles retoquait ce mariage, ce serait une « erreur économique » et une « faute politique », parce que cela affaiblirait les deux acteurs européens face au concurrent chinois CRRC. Un groupe au moins deux fois plus gros que le groupe que formerait ensemble Alstom et Siemens.

Le feuilleton a d'ailleurs relancé le débat sur les règles européennes, accusées par les défenseurs du mariage, d'être dépassées. « Le droit de la concurrence européen obsolète [...] ne permet pas à l'Europe de créer ses propres champions industriels », s'était ainsi emporté Bruno Le Maire.

Critique à laquelle le Commissaire européen Pierre Moscovici avait répondu, lui aussi sur BFM Business : « La Commission n'est pas idéologique. Un jour nous changerons peut-être les règles de la concurrence, mais pour l'instant, nous vivons avec celles-là et il n'y a pas moyen de faire autrement »

La date butoir pour la décision de la Commission européenne est fixée au 18 février mais Reuters a rapporté la semaine dernière que cet avis pourrait être rendu dès le 6 février.

La rédaction avec Reuters et AFP