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SNCF: les syndicats de cheminots unis pour dire non aux ordonnances

Les syndicats de cheminots refusent le passage en force du gouvernement.

Les syndicats de cheminots refusent le passage en force du gouvernement. - Damien Meyer - AFP

Les principaux syndicats de cheminots (CGT, Unsa, SUD et CFDT) décideront la semaine prochaine des actions qu'ils entendent mener si le gouvernement décide de réformer la SNCF par ordonnances.

La résistance s'organise. Les principaux syndicats de cheminots, réunis jeudi soir en intersyndicale, ont décidé de se retrouver la semaine prochaine pour engager un plan d'actions si le gouvernement choisit de réformer le ferroviaire par ordonnances, dénoncé comme un "passage en force".

"L'unanimité sur la question de la méthode du gouvernement qui pourrait passer en force avec les ordonnances est évidente" entre les quatre organisations (CGT, Unsa, SUD et CFDT), a déclaré Laurent Brun (CGT, 1er syndicat) à l'issue d'une réunion qui a duré plus de trois heures. "Nous nous reverrons, mardi soir probablement, pour envisager, en fonction des annonces qui auront été faites" lundi, "des suites revendicatives plus fermes à l'encontre du gouvernement si jamais il maintient sa posture", a-t-il ajouté, indiquant que la question de la grève avait été évoquée.

La méthode et le calendrier de la réforme

Matignon fera connaître lundi la méthode et le calendrier de la réforme, à la suite de la présentation, la semaine dernière, du rapport de Jean-Cyril Spinetta qui lance une quarantaine de pistes de réformes pour la SNCF, dont la transformation en société anonyme et la fin du statut des cheminots à l'embauche. Le secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement, Christophe Castaner, a indiqué jeudi sur BFMTV-RMC que le recours aux ordonnances était une "possibilité" pour réformer la SNCF, en jugeant qu'il fallait "aller vite" dans ce dossier.

"Traiter ce sujet par ordonnance est un risque réel qui peut mettre en péril à la fois le statut social des cheminots mais aussi priver le pays d'un débat sur le ferroviaire que les parlementaires, les associations d'usagers sont en droit d'avoir", a souligné Didier Aubert (CFDT, 4e). En guise de mise en garde, les fédérations de la CGT, de l'Unsa, de Sud et de la CFDT publieront ce vendredi un communiqué pour demander à l'exécutif à ne pas "passer en force" sur le sujet, a dit à Reuters Didier Aubert.

La CFDT dans les starting-blocks

La CFDT a réaffirmé être prête à déposer "un préavis de grève reconductible si le gouvernement tentait de passer en force sur ce sujet", et a proposé la date du 12 mars, qui coïncide avec "le début des festivités internes des 80 ans de la SNCF". Quant à Eric Meyer (Sud-Rail, 3e), il a averti que "si lundi il y a annonce d'un passage par ordonnance, il faudra s'attendre très rapidement à avoir un conflit dur".

Pour l'heure, seuls la CGT (1er) et SUD-Rail ont appelé à la mobilisation le 22 mars prochain, à la même date que celle organisée chez les fonctionnaires contre la réforme du service public.

D. L. avec AFP