SNCM: la grève aurait fait perdre 18 millions d’euros au tourisme corse
La fin de la grève a sonné à la SNCM. Et désormais, la Corse fait ses comptes. Le secteur du tourisme a été particulièrement touché par l’arrêt pendant 16 jours des liaisons maritimes entre l’ile et le continent.
La présidente de l'Agence du tourisme de Corse (ATC), Vanina Pieri, a déclaré devant l'Assemblée de Corse, ce 17 juillet, que sur la base du chiffre de 1,8 milliard d'euros de chiffre d'affaires annuel du secteur touristique, "on envisage a minima 1% de chute de l'activité", soit 18 millions.
La présidente a souligné que le prix aurait été "plus lourd" si l'ATC "n'avait anticipé des solutions face à une baisse du trafic maritime qui a débuté en 2011". L'aérien a ainsi été mis à contribution. Le secteur a connu une croissance de 7,9% entre 2012 et 2013, soit "450.000 sièges supplémentaires ayant été pourvus à 75%."
Elle a précisé qu'une offre de 120.000 sièges supplémentaires a été mise en place d'avril à octobre 2014. "Quand le maritime baisse de 3% en 2013, l'aérien progresse de 7,9%", a souligné Mme Pieri.
Elle a indiqué que les efforts de l'ATC se portaient essentiellement en direction des régions françaises, de l'Europe francophone et de l'Europe du Nord.
L'agriculture est également touchée
Aussi, a-t-elle exprimé "un optimisme prudent sur le reste de la saison touristique", rappelant que celle-ci ne démarrait véritablement qu'à la mi-juillet et qu'une part importante de la clientèle étrangère se rendait en Corse par la mer au départ de l'Italie.
Mais l'impact de la grève à la SNCM va au délà du secteur touristique. Il faudra aussi examiner la valeur ajoutée, le PIB et l'emploi "dont les impacts seront évalués d'ici la fin de l'année" a souligné Vanina Pieri.
"Nous pouvons craindre que certaines entreprises de petite taille subissent de plein fouet", l'effet de cette grève de la compagnie délégataire du service public maritime, a ajouté Mme Pieri.
Elle a notamment mentionné l'agriculture, particulièrement touchée avec "des pertes irréversibles sur des denrées périssables".
De plus la Corse n'est pas la seule a faire les frais de ce mouvement, la région PACA aurait pour sa part déjà perdu 10 millions d’euros.