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Transports

SNCM: l'Etat va verser 10 millions d'euros d'avance de trésorerie

La compagnie ne pourra pas rembourser les 440 millions d'euros d'aides reçues.

La compagnie ne pourra pas rembourser les 440 millions d'euros d'aides reçues. - Boris Horvat - AFP

Le gouvernement avait promis 30 millions d'euros d'avance de trésorerie. Le conseil de surveillance vient d'accepter, ce 2 septembre, le versement des 10 millions restants.

Le dossier de la SNCM avance petit à petit. Le conseil de surveillance de la compagnie maritime a approuvé mardi une convention permettant le versement par l'Etat de 10 millions d'euros d'avance de trésorerie, a appris l'AFP de source proche du dossier. Il s'agissait là de la dernière échéance des 30 millions promis par le gouvernement.

Le versement devrait se faire très rapidement, selon cette source, qui a précisé que, sans cet apport, la trésorerie de la SNCM aurait été déficitaire dans les jours qui viennent.

Cette avance avait été promise par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault le 31 décembre 2013, alors qu'un préavis de grève avait été déposé par les syndicats. Ceux-ci avaient tout de même maintenu leur mouvement, qui avait duré huit jours.

Aides légales ou illégales?

La Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) doit rendre jeudi sa décision sur la légalité des aides accordées par la France à la SNCM en 2002, puis lors de sa privatisation en 2006. Le tribunal de l'UE avait qualifié ces aides d'illégales, et exigé leur remboursement, mais la SNCM a fait appel de cette décision. Un recours que l'avocat général de la CJUE avait proposé, en janvier, de rejeter.

La compagnie maritime fait face à des difficultés financières chroniques et ne serait pas en mesure de rembourser les 440 millions d'euros d'aides reçues, si leur caractère indu devait être confirmé.

Par ailleurs, une réunion doit se tenir le 16 septembre en préfecture de Marseille, co-présidée par le Préfet et le médiateur nommé par le gouvernement lors d'une autre grève, celle du mois de juin, qui avait duré 17 jours. Un point d'étape doit être fait sur les pistes explorées pour sauver la compagnie. La grève de juin s'était achevée avec la signature d'un texte de compromis excluant jusqu'au 31 octobre l'option du redressement judiciaire, souhaitée par les actionnaires et le gouvernement.

Les partisans du redressement judiciaire arguent qu'il n'existe pas d'autre solution pour résoudre le problème posé par la double condamnation de Bruxelles, et permettre à une nouvelle compagnie de renaître. Pour les syndicats, cette décision serait annonciatrice du démantèlement de la compagnie. Selon une autre source proche du dossier, des discussions sont en cours avec plusieurs repreneurs sérieux potentiels.

D. L. avec AFP