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Société Générale prête à fusionner avec d'autres banques, assure Frédéric Oudéa

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Fragilisées par les taux bas, les groupes bancaires européens réfléchissent à des unions pour éviter des faillites retentissantes. "N'imaginez pas une avalanche de transactions, mais Société Générale devrait en faire partie" explique son patron dans le Financial Times.

Société Générale a de l'appétit. Et de l'ambition. Son directeur général, Frédéric Oudéa affirme lundi dans le Financial Times que son groupe est prêt à un mariage de raison, dans le cas où une consolidation du secteur bancaire s'avère nécessaire. Presqu'un tabou en Europe où de nombreux obstacles ont découragé plus d'une union. "Je veux pouvoir saisir l'opportunité" a pourtant martelé Frédéric Oudéa.

L'opportunité, c'est la fragilisation du secteur par la persistance des taux bas. Une récente étude du cabinet de conseil McKinsey assurait qu'un tiers des banques dans le monde pourrait disparaître, en cas de crise, notamment en Europe. D'où la nécessité d'unions pour se préparer aux mauvais ventes. "Si cette consolidation (…) se produit, vous aurez très peu de combinaisons. N'imaginez pas une avalanche de transactions, mais la Société Générale devrait en faire partie" assure son patron.

Fin d'un tabou?

Evidemment, les yeux se tournent vers UniCredit, la banque italienne dirigée par son ami (et ancien de la SocGé) Jean-Pierre Mustier. Mais la situation des banques italiennes, très fragiles, rend l'union risquée pour le groupe français. De son côté, UniCredit s'est lancé dans une grande restructuration, plutôt que dans une fusion.

Une chose est sûre, l'écart entre les géants américains comme JPMorgan qui pèse 16 fois plus que Société Générale, et les banques du Vieux continent laisse de la place à l'émergence d'un champion européen. D'autres groupes, comme ING, UBS ou encore Commerzbank cherchent d'ailleurs aussi des partenaires pour l'avenir.

Reste encore à rompre les nombreuses digues qui empêchent ce type d'union. D'abord sur le plan réglementaire mais aussi sur le plan macroéconomique. Surtout, Société Générale ressemble moins à un chasseur qu'à une proie, avec une capitalisation qui a fondu en trois ans. Pas de quoi refroidir Frédéric Oudéa. "Ne soyons pas les dindons de la farce. C'est vrai dans le secteur bancaire comme dans d'autres secteurs. Il faut que l'Europe soit capable de prendre en main son destin" expliquait-il en octobre dernier sur BFM Business.

Thomas Leroy