BFM Business
Transports

Sous pression, Lufthansa accepte finalement une aide de l'Etat contre une entrée dans son capital

90% des avions de la compagnie sont cloués au sol

90% des avions de la compagnie sont cloués au sol - Christof Stache- AFP

C'est un vrai camouflet pour Carsten Spohr, le PDG de la compagnie aérienne, qui disait préférer la faillite plutôt que d'être sous tutelle de l'Etat. Ce dernier entrera à hauteur de 25% et disposera d'une minorité de blocage, contre une aide de 9 milliards d'euros.

Comme toutes les compagnies aériennes, Lufthansa a cruellement besoin d'argent frais pour espérer survivre à la paralysie quasi-totale du trafic aérien.

Après d'âpres négociations, le groupe allemand indique officiellement être en discussions pour obtenir une aide de l'Etat de 9 milliards d'euros. Cette dernière serait associée à une entrée de l'Etat dans son capital à hauteur de 25% et une action, c'est-à-dire une minorité de blocage, explique la compagnie aérienne dans un communiqué, ajoutant que l'Etat "vise à obtenir un siège au conseil de surveillance" du groupe. Soit une nationalisation partielle.

Une telle décision constituerait un vrai camouflet pour Carsten Spohr, le PDG de la compagnie aérienne qui disait préférer la faillite plutôt que d'être sous tutelle de l'Etat.

1 million d'euros de cash par heure

"Lufthansa a connu les trois meilleures années de son histoire d'entreprise. Si elle veut réussir à l'avenir, elle doit continuer de pouvoir façonner son sort de manière entrepreneurial" a-t-il expliqué, soulignant que "si la République fédérale voulait exercer trop d'influence sur les tâches opérationnelles, le gouvernement autrichien pourrait exiger cela aussi, mais peut-être aussi que la Suisse, la Belgique, la Bavière ou la Hesse le demanderaient…".

Pour autant, si l'entreprise disposait d'un matelas de 4,4 milliards d'euros, la trésorerie s'épuise à la vitesse de la lumière: 1 million d'euros par heure! Impossible donc pour Lufthansa d'envisager une potentielle relance sans aide publique.

Olivier Chicheportiche avec AFP