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S&P abaisse la note de Ford

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- - SCOTT OLSON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

L'agence de notation Standard and Poor's a abaissé d'un cran, à BBB-, la note de solvabilité financière de Ford, mettant en évidence les récentes contre-performances du constructeur automobile en Chine et en Europe.

C'est une mauvaise nouvelle pour le constructeur automobile américain. S&P abaisse d'un cran la note de solvabilité financière du groupe, la passant à BBB-. L'agence de notation estime que les récentes contre-performances du constructeur automobile en Chine et en Europe vont compliquer ses chances d'atteindre ses objectifs de rentabilité à terme.

"En dépit d'une amélioration de la rentabilité des activités automobiles, nous n'anticipons plus une marge brute d'exploitation aux alentours de 8% avant 2022", explique S&P. L'agence juge aussi que la cure d'austérité en cours chez le groupe américain pourrait buter sur la dégradation de la conjoncture économique mondiale et les risques géopolitiques.

Ford a enregistré une perte de 281 millions de dollars en Chine au troisième trimestre et un déficit de 179 millions en Europe.

La note a été assortie d'une perspective "stable", suggérant que l'agence ne compte pas y toucher à court terme. La décision de Standard and Poor's est néanmoins un coup dur pour Ford, qui doit démarrer dès lundi des négociations difficiles sur un nouveau contrat de travail avec le puissant syndicat UAW. 

Ford avait prévenu mercredi qu'il serait moins rentable que prévu en 2019, du fait d'une hausse plus importante qu'anticipée des coûts en Amérique du Nord et d'une baisse des volumes de ventes de voitures projetées en Chine.

Le constructeur a entamé en avril une vaste restructuration comprenant la suppression de 12 000 emplois et la fermeture de six usines d'ici fin 2020 en Europe. Il va arrêter la production de citadines et berlines aux Etats-Unis et abandonner son activité de poids lourds en Amérique du Sud.

Cette cure d'amaigrissement devrait lui coûter 11 milliards de dollars, selon les calculs du PDG Jim Hackett, qui essaie de redonner un nouvel élan au constructeur, en retard dans les véhicules électriques et autonomes. Une stratégie qui lui permettra aussi de faire d'importantes économies et de se concentrer sur les grosses voitures, préférées par les Américains.

Moody's, concurrente de S&P, avait relégué début septembre Ford dans la catégorie des emprunts toxiques, jugeant que les investisseurs qui achèteront ses obligations risquaient de ne pas être remboursés.

Sandrine Serais avec AFP