Spotify pourrait donner un inattendu coup de pouce à Twitter
Spotify cherche à grandir par croissance externe pour mieux distancer Apple, son principal poursuivant. Il négocierait, selon le Financial Times, le rachat du site de partage de musique en ligne SoundCloud. Fondé par des Suédois en 2008, et ayant son siège à Berlin, ce service revendique 175 millions d'utilisateurs mondiaux.
Avec ce rachat, Spotify récupérerait cette base importante de clients. Il éliminerait surtout un concurrent sur un marché très concurrentiel où s'affrontent les américains Apple Music, Pandora, Tidal et Napster, et Deezer, seul français de ce secteur. Si ce rapprochement se fait, les deux entreprises pèseront d'un poids colossal contre Apple Music qui ne dispose "que" de 17 millions d’abonnés payants.
SoundCloud s'est lancé en mars 2016 sur le marché de l'écoute de musique payante en streaming avec un abonnement au prix habituel du secteur: 9,99 dollars par mois aux États-Unis, et 9,99 euros en France. Mais l'entreprise est loin d'être rentable. Selon des documents publiés en février 2016, SoundCloud n'a réalisé qu'un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros pour une perte qui s'élevait à 39 millions en 2014, dernier exercice qui ait fait l'objet d'une publication.
Twitter détiendrait 11% du capital de SoundCloud
Au cas où son rachat par Spotify serait effectif, cette transaction ferait au moins un heureux: Twitter, qui est en mauvaise posture et fait l'objet de rumeurs de rachat persistantes. En effet, le quotidien suédois Dagens Industri, qui a obtenu au Royaume-Uni des documents financiers résumant la transaction, a indiqué que Twitter avait dépensé 70 millions de dollars pour prendre 11%, soit une valorisation à 629 millions de dollars. Autrement dit, toute acquisition de SoundCloud nettement supérieure à ce prix assurerait une confortable plus-value au réseau social américain.
De son côté, Spotify, qui a dépassé en septembre les 40 millions d'abonnés payants et a annoncé son arrivée au Japon, n'a pour l'instant toujours pas enregistré de bénéfice. La société dépense encore la majeure partie de ses recettes pour rémunérer les ayants droit.