BFM Business
Culture loisirs

Stade Vélodrome: poker menteur entre l’OM et la municipalité

Le nouveau Stade Vélodrome peut accueillir 67.000 personnes, mais sera sans doute vide pour le début du championnat.

Le nouveau Stade Vélodrome peut accueillir 67.000 personnes, mais sera sans doute vide pour le début du championnat. - -

En signant une convention avec Montpellier, ce vendredi 25 juillet, l'OM a franchi un nouveau pas dans le conflit qui l'oppose à la Ville de Marseille concernant le loyer du stade Vélodrome. Mais la situation pourrait évoluer rapidement.

Rien n’est jamais facile à l’OM. Le club olympien, qui a frappé un grand coup en s’attachant les services de l’entraîneur argentin Marcelo Bielsa, se trouve désormais dans une situation aussi inconfortable qu’inédite.

En refusant de payer le loyer du stade Vélodrome à la Ville de Marseille, il se trouve en effet dans l’obligation de jouer sa première rencontre à domicile…à Montpellier, dans un stade d’une capacité deux fois inférieure à celle du Velodrome nouvelle version.

Un loyer multiplié par cinq

C’est justement de la rénovation de l’enceinte marseillaise qu’est né le conflit entre le club et la mairie. Cette dernière, désireuse d’amortir le coût des travaux et suivant les recommandations de la Chambre régionale des comptes, a en effet décidé d’augmenter drastiquement le loyer, de 1,5 à 8 millions d’euros annuels. Une somme "raisonnable" pour la municipalité dans la mesure où, selon elle, le stade flambant neuf "permettra à l’OM de récupérer 14 à 15 millions de recettes supplémentaires par an".

La mairie négocie, l'OM refuse

De son côté, la ville de Montpellier loue le stade de la Mosson pour 20.000 euros par match (contre 380.000 réclamés par la mairie de Marseille). Un écart qui a poussé l’OM à franchir le pas, et même à signer ce vendredi 25 juillet une convention entérinant sa décision pour le premier match.

Entre temps, la mairie avait quelque peu infléchi sa position, proposant une nouvelle formule: "5 millions d'euros de part fixe, une part variable de 20% déclenchée à partir de 17,5 millions de billetterie et l'application de la taxe sur les spectacles à hauteur de 8%", selon un communiqué. La proposition a essuyé une fin de non-recevoir de la part de l’OM.

Un duel perdant-perdant

Pourtant, les négociations continuent, pour plusieurs raisons. Les deux parties ont en effet intérêt à trouver un compromis, et ainsi ne pas faire une croix sur des revenus non négligeables.

L'Olympique de Marseille, notamment, doit faire face à de nombreux problèmes logistiques, concernant l’acheminement de ses supporters à Montpellier. Garantir leur sécurité et assumer les pertes de billetterie aura d’ailleurs un coût, évalué à 1,1 million d’euros par la mairie.
L’opération ne serait donc pas rentable pour l’OM, un luxe alors que le club devra se passer l’an prochain des revenus issus de la Ligue des champions.

En outre, les partenaires du club, qui perdront en visibilité, devraient commencer à se manifester. Autant de raisons qui devraient garantir un épilogue rapide à ce feuilleton dont les supporters commencent à se lasser.

Yann Duvert