Les stations-services indépendantes victimes de la baisse des prix
La guerre des prix qui oppose la grande distribution et les groupes pétroliers est exacerbée par la baisse des tarifs, jusqu’à 6 centimes par litre de carburant, annoncée mardi 28 août par le gouvernement. La mesure va faire souffrir les 3600 stations-services indépendantes répertoriées en France.
"Nous avons très peu de latitude, nos volumes d’achats ne sont pas importants et les marges sont trop faibles pour que nous puissions rivaliser", déplore Frédéric Plan, le délégué général de la FF3C, fédération de syndicats professionnels qui a participé aux tables rondes avec le gouvernement. "Nous avons une grande inquiétude sur le mécanisme de surenchère qui découle de la mesure", ajoute-t-il.
Seule la baisse des taxes devrait être répercutée
Les stations-services indépendantes vont bien diminuer leurs tarifs sous l’effet de l’assouplissement de la fiscalité. Mais elles sont dans l’impossibilité de s’aligner sur le rabotage des marges, négociée entre Bercy et les compagnies pétrolières.
Et encore moins sur la vente à prix coûtant, pratiquée par certaines enseignes de la grande distribution comme Leclerc ou Système U. Avec le dispositif gouvernemental, les clients devraient donc se détourner un peu plus des stations-services indépendantes, déjà très fragilisées.
Des disparités en fonction des zones géographiques
"Un écart de 10 centimes par litre entre deux stations-services correspond à une économie de 6 euros pour un plein de 60 litres. Cela représente seulement 12 kilomètres de gagner", relativise Frédéric Plan.
Ainsi, dans les campagnes, faire un détour pour acheter son carburant est rarement intéressant. Les stations-services indépendantes situées loin de la concurrence sont donc moins affaiblies que celles des zones urbaines et périurbaines. Mais les habitants bénéficient, eux, d’une baisse des tarifs moins élevée que dans le reste de la France.