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Stéphane Boujnah (Euronext) : "Bien sûr, il faudra absorber une montagne de dettes… Et alors?"

Le président du directoire d'Euronext, principale place boursière de la zone euro, a répondu aux questions de BFM Business, ce mardi. Selon lui, l'injection massive de liquidités par les banques centrales est indispensable pour sauver les entreprises en difficulté. A condition de redémarrer très vite.

"Les gens qui sont aux responsabilités ont fait un choix simple : c'est de ne pas être dépressifs et d'être dans l'action." Sur BFM Business, Stéphane Boujnah, président du directoire d'Euronext, principale place boursière de la zone euro, a apporté son soutien total aux plans massifs de rachats de dettes des banques centrales. Qui à se retrouver avec des marchés totalement perfusés aux liquidités.

"Aujourd'hui, le plus important, c'est de ne pas casser l'appareil productif" poursuit Stéphane Boujnah. "Pour que les entreprises qui n'ont plus de chiffre d'affaires continuent à pouvoir payer leurs salariés, pour que des entreprises qui ont moins de composants, qui ont des chaînes de production perturbées puissent continuer à produire, il faut que des liquidités soient injectées en dehors des rapports entre fournisseurs et clients. Et c'est ce que font les autorités publiques et les banques centrales. C'est l'urgence absolue parce que c'est ce qui permettra à l'appareil productif de redémarrer le plus vite possible."

"Redémarrer beaucoup plus vite"

"Cette crise va avoir une fin" assure le patron d'Euronext. "C'est nous, (…) par notre travail, par les projets que l'on fait, par l'innovation, par l'accélération des transformations qu'on met en place pendant les semaines qui viennent, qui décideront à quel rythme se fera le redémarrage."

"Si on n'utilise pas ces semaines-là, non pas pour se ramollir mais au contraire pour se nourrir d'une ambition pour accélérer les transformations dans différents entreprises, alors on peut redémarrer beaucoup plus vite. Car il y aura un redémarrage. Et il y aura un redémarrage dans des conditions différentes : bien sûr, il faudra absorber une montagne de dettes… Et alors? On y fera face" tranche-t-il.
Thomas Leroy