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Stéphane Israël: "Arianespace a vocation à rejoindre la co-entreprise d'Airbus et Safran"

Stéphane Israël était l'invité de BFM Business, ce lundi 23 juin.

Stéphane Israël était l'invité de BFM Business, ce lundi 23 juin. - -

Le PDG d'Arianespace était l'invité de BFM Business ce lundi 23 juin. Il est notamment revenu sur la co-entreprise formée par Airbus et Safran dans l'espace.

Les co-entreprises sont à la mode. Dans le dossier Alstom, General Electric et le groupe français vont créer pas moins de trois sociétés de ce type pour gérer les différentes activités énergies. Le 16 juin dernier, un autre secteur a été concerné par cette mode: l'espace. Safran et Airbus ont, en effet, annoncé la création d'une coentreprise dans le domaine des lanceurs.

Invité de BFM Business ce lundi 23 juin, Stéphane Israël, PDG d'Arianespace, entreprise dont les deux groupes précités sont "les deux plus grands actionnaires industriels", est revenu sur ce mouvement. "Le but, à mon avis, se résume en deux mots: compétitivité et réactivité. Ce sont deux actionnaires importants d'Arianespace puisqu'ils détiennent 45% [du groupe, ndlr] et on verra la suite de ce mouvement", a-t-il développé.

Le devenir d'Arianespace

Stéphane Israël a reconnu que ce mouvement peut-être considéré comme une forme de réponse à la concurrence de Space-X et de son patron emblématique, Elon Musk. Mais ce ne serait pas la seule raison. "C'est aussi la perspective du nouveau lanceur Ariane VI", qui a pu pousser les entreprises à se regrouper, a-t-il considéré. Il a, au passage, indiqué que ce projet Ariane VI "coûtera peut-être trois milliards d'euros".

Stéphane Israël a ensuite évoqué les conséquences de l'accord entre Safran et Airbus pour sa société. "Cette co-entreprise va dans un premier temps réunir les états-majors des ces deux sociétés tournés vers les lanceurs civils. Dans un deuxième temps, ils aimeraient étendre cette coentreprise à Arianespace", en rachetant notamment les parts du CNES.

"On peut ainsi imaginer que, dans un deuxième temps, Arianespace en tant que société, va intégrer cette co-entreprise. Et puis, dans un troisième temps, l'ensemble des actifs industriels d'Airbus et Safran seront dans cette entité". "Donc, Arianespace sera, peut-être, dans ce paysage", a-t-il conclu.

Des annonces "importantes" sur les contrats à venir

Cette réorganisation, qui vise à gagner en compétitivité, devrait, selon Stéphane Isräel, "être terminée en 2016, peut-être avant", et pourrait amener Arianespace à un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros contre "1,2-1,3 milliard d'euros" prévus pour 2014.

Stéphane Israël a jugé que cette réorganisation peut permettre à Arianespace "de continuer à faire la course en tête" et améliorer "un système un peu cher". "Toute réorganisation a un certain nombre d'impact", a-t-il, par ailleurs, reconnu, refusant toutefois d'indiquer d'éventuelles suppressions d'effectifs.

Il a ensuite rappelé qu'Arianespace a déjà baissé ses prix face à Space-X. "Ce que l'on observe c'est que quand nous réduisons nos prix nous avons une très forte réactivité du marché". Ce mouvement a, selon lui, "créé des succès". "On le verra dans les semaines qui viennent, nous allons annoncer des choses importantes en termes de contrats", a-t-il annoncé, se refusant à en dire beaucoup plus...

J.M.