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Streaming: le rouleau-compresseur Disney+ se lance à l'assaut de Netflix

La plateforme du géant de l'animation est lancée officiellement aux Etats-Unis, ce mardi. Avec un des catalogues les plus riches au monde, doté des franchises Star Wars ou Marvel, Disney+ s'annonce comme le premier vrai rival du leader Netflix.

L'empire contre-attaque! L'empire, c'est Disney, et il a bien l'intention de faire valoir sa puissance dans le domaine du divertissement. Ce mardi, sa plateforme de vidéo à la demande Disney+ arrive aux Etats-Unis et ce lancement pourrait bien faire date. Avec 500 films et 7500 épisodes de séries pour ce démarrage, le groupe pioche ainsi dans le catalogue le plus riche au monde, avec des franchises très populaires et (surtout) très lucratives : Star Wars, Marvel, Pixar mais aussi une partie des contenus de la Fox (dont Les Simpson) que Disney vient de racheter.

Entre 60 et 90 millions d'abonnés espérés

C'est donc avec une force de frappe sans précédent que ce nouvel acteur arrive sur le marché, largement dominé par Netflix. D'autant plus que Disney n'hésite pas à se montrer agressif : un abonnement à 6,99 euros par mois, moins cher que son principal concurrent, et des accords pour assurer une large distribution, comme avec l'opérateur Verizon aux Etats-Unis ou avec Canal+ en France. Et l'objectif est ambitieux puisque Disney vise au moins 60 millions d'abonnés dans 5 ans voire même 90 millions quand Netflix en affiche 160 millions actuellement.

Mais le revers de la médaille existe. En plus des milliards de dollars d'investissement nécessaires pour devenir le nouveau leader, Disney, en lançant son offre maison, va se priver d'une grande partie des revenus qu'il tirait jusque-là de la revente de ses programmes. En réalité, le groupe n'a sans doute pas d'autre choix pour espérer rester le champion mondial du divertissement. Le segment du streaming est un modèle en train de s'imposer...

Synergies de groupe

Et le pari est aussi risqué car Netflix est loin d'être le seul rival. Outre Amazon Prime Video, il va désormais falloir se frotter avec Apple TV+, et bientôt avec Peacock (NBCUniversal) et HBO Max (WarnerMedia). L'atout de Disney, c'est son écosystème: la plateforme Hulu (plutôt orientée vers les adultes) et ESPN+ (sports) viendront s'intégrer dans un pack, avec Disney +, au prix de 12,99 dollars. Une façon de renforcer les synergies du groupe. "C'est une manière extraordinaire d'atteindre plus de consommateurs et de générer des revenus", expliquait la semaine dernière Bob Iger, le patron de Disney. "Cela nous donne un avantage compétitif par rapport à nos concurrents qui n'ont pas autant de fenêtres de diffusion ou de façons de monétiser leurs contenus".

Après les Etats-Unis, Disney + sera élargi, ce mois-ci, au Canada, aux Pays-Bas, à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande. Pour le reste de l'Europe, dont la France, il faudra attendre le 31 mars prochain.

Thomas Leroy, avec Simon Tenenbaum