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STX: Paris veut un partage à 50-50 entre Fincantieri et actionnaires français, Rome refuse

Le gouvernement français veut un partage 50-50 avec Fincantieri pour les chantiers navals

Le gouvernement français veut un partage 50-50 avec Fincantieri pour les chantiers navals - LOIC VENANCE / AFP

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a indiqué que le gouvernement souhaitait un partage à 50-50 de STX France entre Fincantieri et les actionnaires français, en contrepartie d'une coopération "dans le domaine du naval militaire".

Le gouvernement a proposé aux autorités italiennes un partage de STX France "à 50-50" entre Fincantieri et les actionnaires français, avec en contrepartie une coopération accrue dans le domaine militaire, a indiqué mardi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. "Pour sécuriser l'avenir de STX, nous pensons que le mieux est d'avoir un partage 50-50: 50 pour Fincantieri et 50 pour les détenteurs français du capital", a déclaré Bruno Le Maire lors d'une audition devant la commission des affaires économiques du Sénat.

"Ce choix signifie deux choses: que nos amis italiens sont bienvenus, mais que nous souhaitons rester à part égale dans le capital de STX", a ajouté le ministre, précisant que les actionnaires français incluaient Naval Group (ex-DCNS), l'État mais aussi les salariés, que le gouvernement souhaite "faire monter au capital" de cette structure.

Proposition de coopération dans le domaine du naval militaire

"Cette proposition a été transmise aux autorités italiennes" par le président Emmanuel Macron, avec une proposition de coopération accrue entre Paris et Rome "dans le domaine du naval militaire", où les "perspectives de coopération" sont "très importantes", a poursuivi Bruno Le Maire. "Nous attendons maintenant la réponse du gouvernement italien. J'espère que cette réponse sera positive", a ajouté le ministre, assurant que les décisions sur le nouvel équilibre au capital de STX France interviendraient "avant la fin de la semaine".

Mais selon Les Échos, le gouvernement italien a refusé la proposition française. Rome souhaiterait en effet que le groupe Fincantieri détienne une majorité des parts et contrôle le conseil.

Selon un accord négocié par le précédent gouvernement français, le constructeur italien devait reprendre d'abord 48% du capital des chantiers de Saint-Nazaire et rester minoritaire pendant au moins huit ans, épaulé par l'investisseur italien Fondazione CR (Cassa di Risparmio) Trieste à hauteur d'environ 7%.

Macron veut que l'accord soit "revu"

Côté français, l'État devait conserver un tiers du capital et un droit de veto, mais les syndicats et les élus locaux, estimant que Fincantieri serait de facto majoritaire en raison de ses liens avec l'autre actionnaire italien, redoutaient de le voir privilégier ses propres chantiers italiens. Le 31 mai, Emmanuel Macron avait ainsi demandé que cet accord "soit revu".

"La base participative qui avait été envisagée par le précédent gouvernement ne garantissait pas suffisamment les intérêts stratégiques des chantiers navals de Saint-Nazaire", a justifié ce mardi Bruno Le Maire. Plusieurs syndicats italiens ont critiqué lundi leur gouvernement, estimant qu'il ne défendait pas comme il le devait Fincantieri face à la France. Le groupe italien était le seul candidat à avoir déposé une offre pour reprendre STX France, filiale florissante du groupe sud-coréen en difficulté STX Offshore and Shipbuilding.

P.L avec AFP