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Subprimes: JPMorgan verse cinq milliards et bientôt plus

JPMorgan verse cinq milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites à propos de son rôle dans la crise des subprimes. Elle devra payer au moins deux fois plus pour tourner la page.

JPMorgan verse cinq milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites à propos de son rôle dans la crise des subprimes. Elle devra payer au moins deux fois plus pour tourner la page. - -

La banque américaine a payé vendredi 25 octobre 5,1 milliards de dollars pour mettre fin à une partie des poursuites liées à son rôle dans la crise des subprimes. Mais elle devra au moins doubler ce montant pour solder tous ses contentieux dans cette affaire.

5,1 milliards. C'est la somme qu'a payé JPMorgan Chase pour solder une partie des contentieux juridiques liées à ses pratiques dans le marché des prêts hypothécaires avant la crise financière. C'est ce qu'a annoncé la FHFA, un des régulateurs américains qui a engagé des poursuites contre la banque américaine, dans un communiqué paru le vendredi 25 octobre. Mais elle devra encore remettre largement au pot pour tourner définitivement la page des subprimes.

La FHFA, qui supervise Fannie Mae et Freddie Mac, deux organismes de refinancement hypothécaires, accuse la banque d'avoir trompé les deux géants en leur vendant des subprimes avant la crise, pour un total de presque 34 milliards de dollars.

Ces titres ont perdu toute leur valeur au moment du retournement du marché immobilier dès 2007. "Fannie" et "Freddie" ont ainsi entraînés vers la faillite, obligeant l'Etat américain à les renflouer massivement, à hauteur de 180 milliards de dollars.

Ce règlement à l'amiable résout "le plus gros contentieux de la banque lié aux titres dérivés de prêts hypothécaires", a fait savoir la direction de JPMorgan par communiqué. Mais il n'est pas un solde de tout compte pour la banque.

23 milliards de dollars de provisions

Un accord beaucoup plus vaste sur ses pratiques liées aux subprimes avant la crise est en négociation avec le département américain de la Justice et d'autres agences gouvernementales. En outre, des Etats fédéraux comme celui de la Californie, ont lancé des poursuites criminelles à l'encontre de l'établissement.

Cette fois, son montant s'élèverait à 13 milliards de dollars, selon la presse américaine, soit la plus forte somme jamais versée par une entreprise américaine dans ce type d'accord avec le gouvernement. Les cinq milliards annoncés vendredi seraient inclus dans le montant de cet accord global.

Evidemment, ces affaires plombent les comptes de la première banque américaine en termes d'actifs. Elle a passé une perte au troisième trimestre, la première depuis près de 10 ans, en raison de lourdes provisions pour anticiper ses frais de justice.

Au total, la banque met 23 milliards de dollars de côté pour régler la douzaine de contentieux dont elle fait ou pourrait encore faire l'objet à travers le monde. Soit exactement le montant de son chiffre d'affaires au troisième trimestre 2013. Parmi ces affaires qui lui coûtent ses bénéfices et son image: celle de la Baleine de Londres, des accusations de corruption en Chine et sur ses pratiques commerciales sur le marché du courtage d'électricité aux Etats-Unis.

Nina Godart