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Suez "ne donnera pas de liste" pour les cessions d'actifs prévues, prévient son patron

Le nouveau directeur général du géant de l'eau place l'international, la transition environnementale et les cessions d'actifs en haut de ses priorités.

Les objectifs sont ambitieux. Suez entend devenir le numéro un mondial de l'eau devant Veolia. Pour Bertrand Camus, son nouveau directeur général, qui était invité sur le plateau de l'émission "12h, L'Heure H" ce jeudi sur BFM Business, il s'agit "d'accélérer la transformation" du groupe.

Le premier pilier de cette transformation est le renforcement des activités internationales: elles doivent passer de 38% à 60% du chiffre d'affaires d'ici 2030 en attaquant notamment l'Amérique du Nord et la Chine ainsi que le renforcement des offres destinées aux industriels.

"Nos métiers sont au coeur des enjeux de la planète, beaucoup de besoins dans le domaine de l'eau, dans le domaine des déchets, dans le domaine de l'environnement en général. Donc une capacité grâce à nos savoir-faire d'aller chercher de la croissance sur nos marchés avec des axes forts qui sont plus d'international, (...) tout en gardant une présence très forte en Europe qui est pour nous une terre d'innovations. (...) C'est aussi plus de clients industriels et ça c'est aussi quelque chose qui change énormément sur nos marchés. Auparavant, les sujets développement durable étaient un peu à côté des processus industriels. Aujourd'hui, tous les grands acteurs se rendent compte qu'ils doivent intégrer absolument ces sujets au coeur de leurs processus et donc sont en demande de services", souligne Bertrand Camus.

Garder un "équilibre" dans les actifs en portefeuille

L'autre gros morceau de cette transformation, ce sont les cessions d'actifs programmés à brève échéance. "Entre 3 et 4 milliards d'euros" de cessions, confirme Bertrand Camus. Mais lesquelles?

"Nous avons dit et redit que nous ne donnerions pas de liste par respect pour nos actionnaires et protéger la valeur de ces actifs et aussi de nos équipes. (Entre l'eau et les déchets) ça sera équilibré car nous souhaitons garder un équilibre de notre portefeuille. L'idée est de se dire, le monde va vite. On a une concurrence qui vient non seulement de nos acteurs domestiques mais aussi de l'international. On se retrouve face à des acteurs des pays émergents: des Chinois, des Indiens. Les Américains aussi se mettent dans ces sujets. Nous devons aujourd'hui accélérer notre transformation et notre positionnement. Nous avons besoin de pouvoir répondre aux besoins de nos clients, pouvoir investir dans ces secteurs à forte valeur ajoutée qui se développent très rapidement, donc il s'agit de faire des choix. Ce n'est pas que ces activités ne nous plaisent pas mais nous avons besoin d'avancer", détaille le directeur général de Suez.

Mais quels seront les critères? "La croissance et la réponse des besoins de nos clients", botte en touche le directeur général. 

Olivier Chicheportiche