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Suez présente sa nouvelle feuille de route… Et déçoit les marchés

Le groupe (dont la dette atteint aujourd'hui 9 milliards d’euros) a indiqué que ce plan d'économies ne visait pas à supprimer des emplois.

Le groupe (dont la dette atteint aujourd'hui 9 milliards d’euros) a indiqué que ce plan d'économies ne visait pas à supprimer des emplois. - AFP

On savait déjà que Suez préparait un important plan stratégique visant à diminuer sa dette et à redresser son cours de Bourse. C'est désormais officiel, mais pas forcément suivi de résultats immédiats.

Ce mercredi 2 octobre, le géant industriel tricolore a annoncé qu'il s'apprêtait à lancer un plan de cessions/acquisitions stratégique représentant 15 à 20% de ses capitaux employés sans pour autant préciser les sociétés qui pourraient être concernées. Un plan d'économies qui doit s'étaler jusqu'à 2023 et qui vise, selon le géant français de la gestion de l'eau et des déchets, à se révéler plus "sélectif" en matière de croissance et à améliorer la "création de valeur pour toutes les parties prenantes".

"Le montant de rotation d'actifs de 15 à 20% (est calculé) sur une base de 20,6 milliards d'euros, cela représente entre 3 et 4 milliards d'euros", a indiqué le directeur général de Suez, Bertrand Camus, lors d'une conférence téléphonique avec la presse. En principe, 35% à 45% des économies réalisées devraient contribuer à l’amélioration de la rentabilité du groupe.

Rester en forme

Baptisé "Shaping Suez 2030", le plan en question doit donc s'étaler durant toute la durée du mandat de son nouveau directeur général Bertrand Camus, nommé en mai dernier. Et si le groupe s'apprête à lancer ce plan d'économies drastique, c'est bien parce qu'il vient de passer quelques années difficiles sur fond de résultats plus que décevants et d'acquisitions controversées à l'instar de GE Water, la filiale de General Electric. En outre, cette vague de cessions d’actifs aurait, selon nos informations, été poussée par le fonds activiste Amber. Lequel détient aujourd'hui 1,9 % du capital de Suez.

Le groupe (dont la dette atteint aujourd'hui 9 milliards d’euros) a, par ailleurs, souligné mercredi que ce plan d'économies ne visait pas à supprimer des emplois. "Ce n'est pas un plan de suppression d'emplois, mais un plan de performance opérationnelle, pour repenser la façon dont nous fonctionnons. Il y aura bien entendu des ajustements au niveau local, mais il n'y a pas de plan de réduction de l'emploi", a assuré Bertrand Camus.

1 milliard d'euros d'économies à la clé

L'entreprise entend ainsi réaliser environ 1 milliard d'euros d'économies en passant, notamment, passant par "une amélioration des processus opérationnels" (numérisation des opérations, groupement des achats avec la réorganisation sur six régions, volet immobilier...). Le groupe français aspire par ailleurs à maintenir son dividende à son niveau actuel (65 centimes) ces deux années prochaines et à le rehausser dès que possible. Le but: "pouvoir ensuite le faire croître avec l'augmentation des résultats en termes d'EPS (bénéfice par action) et de cash flow récurrent (liquidités)".

Au global, l'objectif de ce plan est de passer à un rythme d'économies d'environ 250 millions d'euros par an contre 170 aujourd'hui, a précisé Bertrand Camus. Les objectifs fixés pour 2021 prévoient un résultat par action de 80 centimes. Le montant en 2018 était de 47 centimes, souligne le directeur général. Mais ces annonces ne semblent pas avoir convaincu les marchés. Le titre lâchait 5% ce mercredi à la Bourse de Paris à 13,50 euros. Et ce, dans un marché néanmoins en net repli.

J.C-H avec AFP