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Les prix de l'eau vont de 1 à 10 selon les villes

La Confédération nationale du logement dénonce la jungle des tarifs de l'eau en France.

La Confédération nationale du logement dénonce la jungle des tarifs de l'eau en France. - -

En moyenne, un mètre cube d'eau coûte 4,15 euros. Mais les habitants de Montmachout, en Seine-et-Marne, doivent débourser jusqu'à 9,86 euros, selon une étude de la Confédération nationale du Logement. Celle-ci plaide pour une harmonisation des tarifs.

Les Français ne sont pas égaux devant les tarifs de l'eau. Si le coût moyen du mètre cube en France se situe aux alentours de 4,15 euros, ce chiffre cache de grandes disparités que dénonce la Confédération Générale du Logement (CGL) dans une enquête publiée ce mardi 10 décembre.

En comparant 6.328 prix récoltés auprès des communes françaises (métropolitaines et d'outre-mer), elle a mis au jour des écarts importants.

Ainsi dans le Tarn, le coût moyen d'un mètre cube, assainissement inclus, s'établit à 5,72 euros, alors que dans la Haute-Vienne, il est de 2,92 euros, soit des écarts de 1 à 2. Si l'on soustrait les frais d'assainissement, les écarts vont de 1 à 3, les habitants d'Ile-et-Vilaine devant débourser 3,50 euros alors que ceux de l'Ariège seulement 1,10 euro.

C'est entre les communes que les disparités sont les plus flagrantes. Ainsi le mètre cube coûte 9,86 euros à Montmachoux (Seine-et-Marne) qui emporte ainsi le triste privilège d'être la commune la plus chère de France. L'eau y coûte presque dix fois plus que celle de La Cabanasse, près de Perpignan, où le mètre cube est facturé 1,21 euro.

Les écarts peuvent aussi concerner deux communes voisines, comme dans le département de Côte d’Or, où la différence entre les villes les moins chères et les plus chères est de 4,47 euros.

Au final, cela peut représenter un écart allant jusqu'à 800 euros sur la facture annuelle d'un ménage moyen.

Véolia et Suez en situation de quasi-monopole

Pourquoi de tels écarts ? En partie parce que les petits agglomérations n'ont pas la même force de négociation lors de la souscription des contrats d'assainissement, explique la CGL. Mais certains grandes villes payent, elles aussi l'eau au prix fort, du fait de la quasi situation de monopole de Veolia et de Suez Environnement.

La confédération plaide donc pour une harmonisation des grilles tarifaires et des modes de facturation, en citant l'exemple de l'agglomération de Nantes qui y est parvenue. Paris pourrait aussi servir d'exemple, depuis que la mairie a décidé, en 2010, de reprendre en main la gestion de l'eau via une régie publique.

D'autres villes, comme Lyon, Nice ou encore Marseille ont profité d'un nouvel appel d'offres pour renégocier à la baisse les tarifs, pouvant aller jusqu'à 25%.

Coralie Cathelinais