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Tata Steel va vendre Hayange à un fonds d'investissement

Tata Steel emploie 4.700 personnes, réparties entre le Royaume-Uni et Hayange, en France.

Tata Steel emploie 4.700 personnes, réparties entre le Royaume-Uni et Hayange, en France. - Jean-Christophe Verhaegen - AFP

L'autre géant indien de l'acier, qui exploite l'usine de Hayange en Moselle, négocie la vente de ses activités européennes à un fonds d'investissement britannique. Il évoque des difficultés sur le vieux Continent.

Tata Steel est sur le point de se désengager d'Europe. Longtemps montré comme un modèle au plus fort des conflits sociaux chez son compatriote Arcelor Mittal, le géant indien devrait notamment vendre l'usine française d'Hayange et ses fourneaux britanniques. Il a annoncé ce mardi 22 décembre être entré en négociations exclusives avec le fonds d'investissement Greybull Capital.

L'affaire n'est pas loin d'être pliée. Les deux partenaires ont signé une lettre d'intention et négocient la vente de ces sites industriels qui emploient 4.700 personnes, essentiellement au Royaume-Uni mais aussi à Hayange en Moselle. 

L'usine voisine de celle de Florange et de Gandrange produit des rails dernier cris pour les chemins de fer. Entre 2010 et 2013, Tata a investi près de 50 millions d'euros pour la moderniser et la rendre plus compétitive.

Au moment où Lakshmi Mittal décidait de fermer ses hauts fourneaux, le conglomérat de l'acier de la famille Tata faisait figure de bon exemple en France, comme le montre cet article du Monde de 2013. Reste que l'Indien avait consenti à ces investissement après avoir obtenu de Réseau ferré de France un contrat de 350 millions d'euros pour renouveler et entretenir les 51.000 kilomètres de voies ferroviaires françaises.

"Une période extrêmement critique"

Et en octobre de cette année, Tata Steel a remporté un méga appel d'offre lancé par SNCF Réseau. Un contrat d'1 milliard d'euros à se partager au sein d'un consortium, qui lui assurait un volume important de commandes pour neuf ans, racontait Le Républicain Lorrain.

Aujourd'hui, le directeur général de Tata Steel en Europe assure que son groupe "traverse une période extrêmement critique pour l'ensemble du secteur et nous avons travaillé dur pour explorer toutes les possibilités pouvant offrir un avenir à l'activité de produits longs en Europe". "Nous allons maintenant engager des négociations détaillées avec Greybull Capital. Il est trop tôt pour préjuger avec certitude de l'issue potentielle de ces discussions", a-t-il ajouté.

Cette annonce intervient alors que la sidérurgie britannique est en pleine crise, avec des milliers de suppressions d'emplois annoncées ces derniers mois, les entreprises blâmant notamment l'importation de produits chinois bon marché. Greybull Capital est un fonds d'investissement basé au Royaume-Uni, qui possède des participations dans des entreprises de secteurs variés en Europe et aux États-Unis.

Nina Godart avec AFP