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Taux européens : "une contrainte terrible pour les banques de détail" explique Oudéa

Le directeur général du groupe Société Générale était l'invité de Good Morning Business. Il a rappelé que les taux bas en zone euro pénalisaient largement les activités bancaires, notamment en France.

C'est un patron sous pression, Frédéric Oudéa, qui était l'invité de Good Morning Business, ce vendredi matin sur BFM Business. L'entreprise qu'il dirige, le groupe Société Générale, a ainsi vu son bénéfice net reculer de 26% sur un an, à 631 millions d'euros. De son côté, le produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires, a baissé de 1,6% pour terminer sous les 6,2 milliards d'euros.

Pas de quoi inquiéter le directeur général. "Les revenus des métiers progressent" assure-t-il. "Fondamentalement, les résultats de l'activité sont bons". Le point noir reste le recul de 3,2% des revenus de la banque de détail en France sur le trimestre tandis que la banque de détail et les services financiers internationaux affichent une croissance de 4,4%.

"Sur la banque de détail en France, il y a un léger recul" reconnait Frédéric Oudéa qui rappelle que les taux très bas en Europe pénalisent les activités françaises.

"On s'inscrit dans un scénario de taux d'intérêt bas pour longtemps. Les perspectives de croissance sont moins bonnes. On devrait avoir un ralentissement, surtout en 2020 et il est probable que les taux d'intérêt restent bas" poursuit-il. "C'est une contrainte terrible pour les banques de détail en Europe."

Transformation du modèle

"On fait le même type de banques en République tchèque, en Russie ou en France" souligne-t-il. "L'écart de croissance de revenus est de 10 points ! En République tchèque et en Russie, ça croit de 6 à 7% là où ça diminue de 2 ou 3% en France à cause d'un environnement bancaire qui est moins bon en zone euro."

La Société Générale a donc l'intention de continuer à investir dans ces régions très profitables. Et en France ? "Les crédits continuent à croitre, de 3 à 6% mais à cause des taux, parce que nous payons nos dépôts, le revenu continue à légèrement s'éroder mais les choses vont s'améliorer progressivement" promet-il.

Pour y arriver, Société Générale doit donc abaisser ses coûts. "Et c'est par la transformation du modèle qu'on y répond" assure Frédéric Oudéa. "L'année prochaine, on retrouvera de la croissance de revenus avec le début de la baisse des coûts. Tout le travail fait d'investissements dans la digitalisation des processus, dans la transformation des réseaux va payer."

L'interview complète de Frédéric Oudéa :