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"Taxe Copé": le PDG d'Orange estime que les télécoms sont la "vache à lait" de l’Etat

Pour le PDG d’Orange, cette augmentation représente l’investissement nécessaire pour fibrer une ville de la taille de Nantes.

Pour le PDG d’Orange, cette augmentation représente l’investissement nécessaire pour fibrer une ville de la taille de Nantes. - Daniel Bar On - AFP

Stéphane Richard ne digère pas la proposition de Fleur Pellerin d’augmenter la taxe télécoms qui "qui arrive comme ça, un dimanche, sans aucune concertation préalable".

Le PDG d'Orange Stéphane Richard, a dénoncé dimanche à l'AFP une "forme de mépris" pour l'industrie des télécoms de la part du gouvernement qui prévoit d'augmenter la "taxe Copé" sur les fournisseurs d'accès à internet (FAI) pour renflouer l'audiovisuel public en 2016.

La ministre de la Culture Fleur Pellerin a annoncé dimanche lors d'une interview au Journal du Dimanche que le gouvernement avait choisi au terme d'un arbitrage interministériel de plusieurs semaines d'augmenter "à la marge la taxe que paient les opérateurs d'accès à Internet". La "taxe télécoms", dite "taxe Copé", passera de 0,9% à 1,2% du chiffre d'affaires des groupes Bouygues Telecom, SFR, Orange et Free.

"C'est une forme de mépris par rapport à notre secteur, à notre industrie. On considère qu'on peut bien payer ça en plus. Une fois de plus le secteur est pris pour une vache à lait", a réagi le PDG d'Orange joint par l'AFP.

Stéphane Richard a exprimé sa "surprise" sur les conditions de cette annonce "qui arrive comme ça un dimanche sans aucune concertation préalable", ainsi que sa "tristesse" de voir que "ce projet est en totale contradiction avec les engagements qui ont été donnés" par le président le la République qui avait indiqué il y a quelques mois, selon M. Richard qu'il n'y aurait "aucun prélèvement supplémentaire sur les opérateurs qui ne soit affecté à l'investissement dans le secteur des télécommunications".

Orange veut contester cette augmentation "inopportune"

"Je conteste que ce soit marginal", a clamé le PDG qui explique que cette augmentation de 30% de cette taxe représente "une ponction supplémentaire de l'ordre de 100 millions d'euros pour une entreprise comme Orange". "C'est le montant qu'on pensait investir pour fibrer une ville comme Nantes", donne-t-il comme exemple. "On va essayer de contester cette augmentation qui nous paraît inoportune", poursuit-il.

De plus "cette taxe Copé de plusieurs centaines de millions d'euros chaque année vient dans le budget de l'Etat et il n'y en a qu'une moitié qui est affectée à l'audiovisuel public. Il y aurait une façon très simple pour l'Etat d'augmenter ces recettes, c'est d'affecter davantage de la taxe Copé à l'audiovisuel, sans augmenter pour autant le prélèvement", assure le PDG d’Orange.

Cette taxe avait été instaurée en 2009 par le gouvernement Sarkozy pour financer France Télévisions, en compensation de la suppression de la publicité après 20H00. Les opérateurs télécoms l'avaient contesté devant les tribunaux jusque devant la Cour européenne, mais sans succès.

P.S. avec AFP