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Taxe Gafa : Amazon va punir les vendeurs français

Washington reproche à Amazon de nuire à la concurrence, aux services postaux et aux consommateurs

Washington reproche à Amazon de nuire à la concurrence, aux services postaux et aux consommateurs - AFP

Le géant américain a décidé d’augmenter de 3% les tarifs appliqués aux vendeurs afin de compenser la taxe sur son chiffre d’affaires qu’il affirme ne pas être en mesure d’absorber...

Contre la taxe Gafa, Donald Trump a agité les menaces contre le vin français. Amazon passe lui aux actes. Le géant de l’e-commerce a décidé de répercuter cette taxe de 3% sur son chiffre d’affaires aux vendeurs en augmentant ses tarifs de… 3%.

Amazon justifie sa décision en assurant ne pas être en mesure d’absorber ce nouvel impôt. "Cette taxe visant directement les services de la marketplace (utilisée par les vendeurs tiers, souvent des PME, NDLR) que nous mettons à disposition des entreprises avec lesquelles nous travaillons, nous n’avons pas d’autre choix que de la leur répercuter", fait valoir le groupe.

"Etant donné que nous opérons dans le secteur très concurrentiel et à faible marge du commerce de détail et que nous investissons massivement dans la création d’outils et de services destinés à nos clients et à nos vendeurs partenaires, nous ne sommes pas en mesure d’absorber une taxe supplémentaire assise sur le chiffre d’affaires", a expliqué le géant américain.

Des commissions qui vont augmenter dès octobre

Concrètement, à partir du 1er octobre prochain, les commissions perçues par Amazon augmenteront en fonction du produit vendu sur les places de marché.

L’annonce agace Bercy qui rappelle que sa taxe répond "avant tout à une question de justice fiscale", les géants du numérique payant "14 points d’impôts de moins que les autres entreprises". "Amazon a fait le choix de répercuter cette taxe sur les PME qui utilisent ses services, rien ne l’y oblige. Ce principe n’est aucunement inscrit dans la loi créant cette taxe", souligne Bercy.

Amazon rétorque cette taxe Gafa "pourrait mettre les petites entreprises françaises en position de désavantage concurrentiel par rapport à leurs homologues d'autres pays".

La France a préféré ne pas attendre l'OCDE

Amazon est la première entreprise concernée par cet impôt qui met en place un tel dispositif. Il pourrait être suivi par d’autres, l’Association des services Internet communautaires (Asic), le lobby des géants du secteur, avait d’ailleurs plusieurs fois agité cette menace.

Le Parlement français avait définitivement adopté le 11 juillet l'instauration d'une taxe sur les géants du numérique, faisant de la France un pays pionnier en matière d'imposition des Gafa et autres multinationales accusées de ne pas assez payer d'impôt. 

Cette imposition à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France concerne notamment la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par des plateformes. Une mesure adoptée en attendant une harmonisation des règles au niveau de l'OCDE.

la rédaction