Taxe majorée: la grande distribution contre-attaque
La grande distribution contre-attaque. La hausse de la taxe sur les surfaces commerciales votée mardi à l'Assemblée nationale ne passe pas. Les distributeurs en appellent au président de la République pour la faire annuler. En attendant, ils suspendent tous les nouveaux recrutements en contrat de génération et stoppent les négociations sur le pacte de responsabilité.
La "Tascom", la taxe sur les surfaces commerciales de plus de 2.500 mètres carrés, va augmenter de 50%. Une hausse votée par les députés à la demande du gouvernement. Elle devrait rapporter 200 millions d'euros au budget de l'Etat. Elle servira "à corriger les effets d'aubaine du CICE", a expliqué Christian Eckert, le secrétaire d'Etat au budget.
Les embauches de jeunes gelées
"Rien ne justifie cette augmentation", rétorque la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Pire, "cela va même annuler toutes les baisses de charges décidées depuis deux ans". Le divorce est consommé. "Il y a une vraie rupture de confiance avec les pouvoirs publics", explique la FCD.
La riposte a été immédiate, sans avertissement ni menace. Entre autres mesures de rétorsion, la grande distribution stoppe net tous les accords qu'elle avait avec le gouvernement. Terminés les contrats de génération, qui devaient permettre 30.000 embauches de jeunes sur trois ans.
Le pacte de responsabilité encore plus menacé
Annulées toutes les négociations en cours, et notamment celles sur les contreparties au pacte de responsabilité. Une annonce qui tombe à un moment difficile pour cette mesure phare du quinquennat de François Hollande, qui a déjà du plomb dans l'aile.
Avec cette nouvelle hausse, la Tascom s'approchera du milliard d'euros en 2015. "Pourquoi un tel acharnement fiscal?" se demande la fédération du commerce associé. "Une décision irresponsable", selon la FCD, qui va faire reculer l'activité et l'emploi en France, et qui vient balayer la reprise de création d'emplois permise par le CICE. Elle chiffre à 35.000 le nombre d'emplois menacés dans le secteur à brève échéance.
Les distributeurs, plus que remontés, lancent un appel solennel au chef de l'Etat qui s'engageait il y a 15 jours sur une stabilité fiscale. En pleine semaine de mobilisation patronale, le gouvernement vient de se faire de nouveaux ennemis.