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Télétravail, e-commerce... "On ne va pas revenir en arrière" pour le patron de Saint-Gobain

Invité sur BFM Business, Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, est revenu sur l'après-crise et l'incidence du confinement sur la digitalisation, le télétravail ou encore l'implication des Etats.

Un nouveau monde? Après cette crise, les promesses de "changement" se multiplient. Dans un premier temps, ce sont peut-être certaines méthodes de travail qui vont s'ancrer dans les habitudes, comme l'explique Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, qui était invité sur BFM Business ce lundi. "La crise a changé nos manières de travailler donc il y a un certain nombre de choses que l'on va garder" souligne-t-il.

A commencer par le télétravail, qui a évidemment "augmenté de façon extrêmement importante" dans son groupe. Il va "continuer à y avoir du télétravail" assure le patron.

Ce dernier observe aussi une forte "digitalisation" de ses ventes. A "La Plateforme du Bâtiment, une de nos enseignes en région parisienne, de distribution, aujourd'hui 75% des commandes se passent par internet. C'était moins de 10% il y a un mois" indique Pierre-André de Chalendar. "On ne va pas revenir en arrière."

Le grand retour des Etats

De la même façon, le sujet environnemental ne pourra pas être éludé après cette crise. "Je suis convaincu que les sujets d'environnement, de changement climatique, la manière de travailler sur ces sujets-là, cela va être encore plus important qu'avant" souligne le patron.

Enfin, le poids des Etats, très importants pour soutenir les entreprises, devrait encore s'accentuer. "Cela fait deux, trois ans déjà que je vois le retour des Etats et je pense que la crise l'accélère" explique Pierre-André de Chalendar qui souligne l'interventionnisme récent de la Chine ou de Donald Trump. "De ce point de vue-là, (…) je pense que les Etats sont de plus en plus actifs dans l'économie."

Pas de plan de restructuration 

En attendant, Saint-Gobain remonte en puissance, et son activité en France tourne "autour de 50% aujourd'hui." Le patron reste optimiste pour les mois à venir, espérant un redressement au troisième trimestre. En attendant, le groupe a renoncé à verser son dividende mais n'ambitionne pas de plan social face à la crise. "Nous ne sommes pas sur l'idée de faire une restructuration" explique le patron. Mais il prévient : si l'activité revient à un niveau plus bas, "là on sera obligé d'aviser."

Thomas Leroy