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Tensions dans le Golfe: Pour l'ONU, la fermeture d'Al Jazeera est "inacceptable"

"Les chaînes Al Jazeera en arabe et anglais sont légitimes et ont des millions de téléspectateurs", a déclaré l'ONU.

"Les chaînes Al Jazeera en arabe et anglais sont légitimes et ont des millions de téléspectateurs", a déclaré l'ONU. - Stan Honda - AFP

L'Arabie saoudite a exigé, pour rétablir ses relations diplomatiques avec le Qatar, la fermeture de la chaîne qatarie Al Jazeera. Une demande que l'ONU estime inacceptable" ce vendredi.

L'ONU a jugé vendredi "inacceptable" une fermeture de la chaîne Al Jazeera du Qatar, l'une des exigences de l'Arabie saoudite et de ses alliés qui ont accordé au Qatar un ultimatum expirant le 4 juillet.

"Que vous les regardiez ou pas, que vous les aimiez ou pas, que vous soyez d'accord ou pas avec leurs points de vue éditoriaux, les chaînes Al Jazeera en arabe et anglais sont légitimes et ont des millions de téléspectateurs", a souligné le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, dans un communiqué. "L'exigence d'une fermeture est, à notre avis, une attaque inacceptable du droit à la liberté d'expression et d'opinion", a-t-il affirmé.

"Sans précédent et clairement déraisonnable"

L'Arabie saoudite, Bahreïn, l'Egypte et les Emirats arabes unis ont rompu le 5 juin leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant de soutenir le terrorisme et de se rapprocher de l'Iran chiite, grand rival régional du royaume saoudien. Les tensions se sont accrues après la remise à Doha d'une liste de 13 demandes établies par ces pays.

Le Haut-Commissaire de l'ONU juge que ce "conflit alarmant a été porté à un niveau" supérieur après l'établissement par ces pays d'exigences qui affectent "certaines libertés et droits fondamentaux", dont la fermeture d'Al Jazeera. D'après l'ONU, les quatre adversaires du Qatar ont fixé un "ultimatum de 10 jours - prenant fin le 4 juillet" - à Doha pour satisfaire la liste de leurs demandes.

"Insister pour que de telles chaînes soient fermées est sans précédent et clairement déraisonnable", a martelé le Haut-Commissaire. "Si cela devait se produire réellement, cela ouvrirait une boîte de Pandore pour plusieurs puissants États, compromettant sérieusement le droit à la liberté d'expression et d'opinion dans d'autres États, ainsi que dans le leur", juge-t-il.

N.G. avec AFP