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Tensions entre la SNCF et les régions

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La tension monte entre la SNCF et les régions. Celles-ci reprochent à la SNCF un manque de ponctualité des TER et l'augmentation des prix pour les usagers.

La tension monte entre la SNCF et les régions. Du côté des régions, le président de l’Association des régions de France (l’ARF) qui est Alain Rousset demande à la SNCF d’améliorer sa ponctualité pour les TER et se plaint de l’augmentation de la facture présentée aux régions qui depuis 10 ans se fait au rythme de 6% par an. Et il rappelle, même s’il n’est pas très enthousiaste, que l’ouverture à la concurrence prévue pour 2019 pourrait être avancée. Côté SNCF on met en avant les efforts sur la ponctualité. Pour l’instant Matignon a maintenu 2019 pour l’ouverture à la concurrence.

Les régions sont mécontentes de la gestion des Ter par la SNCF

Les élus régionaux répercutent le mécontentement des usagers. La principale critique porte sur la ponctualité. Beaucoup d’usagers prennent les Ter pour leur déplacement domicile/travail et tout retard leur pose problème vis-à-vis de leur employeur. La SNCF met en avant une amélioration de la situation mais globalement, élus et usagers soulignent sur ce dossier une certaine désinvolture de la SNCF.

Le président de la région « Pays de Loire » qui est en charge du sujet au sein de l’ARF a menacé la SNCF d’un appel à la concurrence qui se ferait au travers soit des chemins de fer allemands soit de Transdev une filiale de la Caisse des dépôts. Et certaines régions veulent créer leur propre société. Par ailleurs les régions retardent assez systématiquement leurs versements à la SNCF accusant l’évolution des factures d’être excessive (6% par an en moyenne depuis 10 ans).

Quelle est la position du gouvernement ?

Elle est un peu à l’image de celle d’Alain Rousset, le président de l’ARF. Celui-ci a menacé la SNCF de la mettre rapidement en concurrence puis a indiqué que cette mise en concurrence ne se ferait pas avant 2019. JM Ayrault a indiqué lui aussi que le calendrier de mise en concurrence devait être respecté et on devait attendre 2019. Mais à Bruxelles la Commission veut accélérer le processus. Elle rappelle que la décision d’ouvrir les chemins de fer a été prise en 1991 et que déjà des trains de marchandises privés circulent sur les réseaux européens.

En fait il apparaît une opposition entre un socialisme idéologique, celui du premier ministre qui par principe défend le monopole de la SNCF et met souvent en avant la détérioration supposée de la qualité du service en prenant comme exemple le cas britannique et un socialisme de terrain, celui des présidents de région qui constatent que les usagers sont mécontents du service public et pensent que la concurrence pousserait la SNCF à faire des efforts.

Une nouvelle fois, la France compte sur Bruxelles pour pousser aux réformes et concrètement, Bruxelles sur cette affaire aura probablement le soutien des usagers.

Jean-Marc Daniel