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Transports

Tests sur des singes: Volkswagen suspend son lobbyiste en chef

Un haut responsable de Volkswagen suspendu

Un haut responsable de Volkswagen suspendu - Julien Stratenschulte - AFP

En charge des relations publiques et institutionnelles du groupe automobile allemand, Thomas Steg "est libéré des ses responsabilités jusqu'à ce que la lumière soit faite sur les événements".

La direction du constructeur allemand Volkswagen a annoncé ce mardi avoir mis à l'écart son lobbyiste en chef pour le rôle qu'il a joué, de son propre aveu, dans l'organisation des tests d'émissions polluantes sur des singes.

"Thomas Steg (...) est libéré de ses responsabilités jusqu'à ce que la lumière soit faite sur les évènements", a indiqué le numéro un mondial de l'automobile dans un communiqué, assurant que "les investigations (internes) avançaient à grande vitesse" et qu'il s'agissait-là "de premières conséquences".

Selon le patron de Volkswagen, Matthias Müller, cité dans le communiqué, Thomas Steg, qui avait la charge des relations publiques et institutionnelles du groupe automobile, a demandé à "assumer la responsabilité totale" de ce nouveau scandale pour le secteur stratégique de l'automobile.

"Cette étude n'aurait jamais dû avoir lieu"

Thomas Steg avait d'ailleurs admis dans l'édition du quotidien Bild de mardi avoir été informé des essais destinés à étudier les effets de la pollution des moteurs diesel Volkswagen, truqués à l'époque pour paraître moins polluants. Mais il a affirmé avoir empêché que ces tests soient réalisés sur des humains, via l'EUGT, un organisme de recherche financé par Volkswagen, ses concurrents Daimler, BMW et l'équipementier Bosch.

"Les chercheurs américains voulaient faire leurs tests sur des volontaires humains", a-t-il expliqué, "j'ai répondu alors que je ne pouvais autoriser cela" et il a été décidé "de mener l'étude sur des singes". "Avec le recul, cette étude n'aurait jamais dû avoir lieu, qu'il s'agisse d'hommes ou de singes. Ce qui s'est passé n'aurait jamais dû arriver, je le regrette vraiment", a encore souligné Thomas Steg, qui fut dans le passé porte-parole du chancelier social-démocrate Gerhard Schröder.

Aucun "dommage"

Quant à l'étude scientifique menée par un institut hospitalier à Aix-la-Chapelle et pour laquelle 25 personnes en bonne santé ont inhalé en 2013 et 2014 du dioxyde d'azote (NO2), Thomas Steg a voulu en justifier la logique, en assurant que les volontaires avaient été exposés à des "niveaux bien plus faibles que ceux constatés sur de nombreux lieux de travail". Aucune de ces personnes "n'a eu de dommages", a-t-il dit. Volkswagen n'a pas mentionné mardi ces essais-là, réalisés aussi sous l'égide de l'EUGT, dans sa décision de suspendre Thomas Steg.

Fin 2015, le groupe Volkswagen avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel d'un logiciel faussant le résultat des tests anti-pollution et dissimulant des émissions d'oxyde d'azote dépassant jusqu'à 40 fois les normes autorisées.

P.L avec AFP