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Thème n°1 : Le pouvoir d’achat

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Préoccupation n°1 des Français, le pouvoir d’achat est au Coeur des débats récents sur l’efficacité du Gouvernement.

G C : Un sondage CSA pour le Parisien, vendredi, à propos du pouvoir d’achat : il passe en tête des préoccupations des Français. Et pour 71% d’entre eux, les réformes apportées par le Gouvernement ne suffiront pas. C’est un sacré désaveu du Gouvernement et des promesses de campagne ?
L C : Je vais essayer de démontrer l’inverse. C’est vrai le problème du pouvoir d’achat c’est le sujet de préoccupation majeur de nos concitoyens. Ce n’est pas nouveau, j’ai regardé sur une longue période les enquêtes d’opinion sur une vingtaine d’années. Je me suis rendu compte que, systématiquement, le pouvoir d’achat était dans les deux ou trois préoccupations principales des Français et surtout que ça restait, même s’il progressait et quelle que soit la période, une insatisfaction majeure.

G C : Que 71% des Français estiment que tout ce que vous avez mis en place depuis six mois ne sera pas efficace, c’est quand même un coup de bambou non ?
L C : Ce n’est pas anormal. Tout ce qu’on a mis en place depuis six mois vient de démarrer. Je prend par exemple les heures supplémentaires. J’entend beaucoup de critiques ; ça fait un mois que le dispositif est en place. Donc attendons un peu de voir comment tout cela va fonctionner. Je crois par exemple que c’est une vraie réponse à l’inquiétude de nos concitoyens. Il ne faut pas oublier que le problème du pouvoir d’achat, c’est d’abord un problème de travail dans notre pays. S’il n’y a pas assez de pouvoir d’achat aujourd’hui, c’est parce qu’il y a trop de Français au chômage. Et ceux qui ont un emploi ne gagnent pas assez. Notre objectif au Gouvernement, c’est donc d’abord de s’attaquer sur le long terme aux problèmes du chômage. Si l’on atteint 5% de chômeurs à la fin de la législature, c’est en gros 800 000 Français qui auront retrouvé un emploi et qui auront donc vu leur pouvoir d’achat augmenter. Deuxièmement, ce qu’on veut c’est que ceux qui ont déjà un emploi aujourd’hui, gagnent davantage.

G C : En ce qui concerne les heures supplémentaires justement… Les chefs d’entreprise semblent complètement perdus face à cette nouvelle technique des heures supplémentaires détaxées…
L C : Deux réponses : d’abord, les chefs d’entreprise sont plutôt en train de libérer de l’énergie et d’actionner le dispositif. Que ce soit un peu compliqué à mettre en œuvre, sans doute, on aurait faire plus simple. Christine Lagarde a annoncé vendredi qu’elle confiait une mission au directeur général adjoint de l’UNEDIC : mettre en œuvre des mesures supplémentaires pour suivre la mise en œuvre du dispositif.

G C : Et pour aller expliquer sur le terrain ?
L C : Oui, pour aller expliquer, pour faciliter l’accès aux heures supplémentaires, faire en sorte que ça marche. Mais ça commence déjà à marcher. J’ai vu des feuilles de paye à la fin du mois d’octobre, d’un salarié au niveau du SMIC qui gagne mille euros par mois et qui a fait quatre heures supplémentaires en octobre. Cela donne 182 euros nets supplémentaires à la fin du mois sur la fiche de paye. C’est une réponse aux problèmes de pouvoir d’achat. A la fin de l’année, ce salarié, ça lui fera deux mois de salaire en plus, nets d’impôts et de charges.

La rédaction-Bourdin & Co