Thibault Lanxade: le séminaire de rentrée du gouvernement "fait rigoler" au Medef
"La stratégie d’une entreprise, on ne la fait pas en une demi-journée, alors celle de l’Etat… Cela nous fait rigoler". Le ton est donné, Thibault Lanxade, responsable du pôle entreprenariat au sein du Medef a raillé le séminaire de rentrée du gouvernement français, qui a démarré ce lundi 19 août.
Invité de l’émission Good Morning Business, Thibault Lanxade a appelé le gouvernement à "faire rêver" les entrepreneurs français et à leur donner "des moyens et des objectifs", alors que les prélèvements obligatoires sont en train de faire "crever" les entreprises.
"On voit qu’il y a des tensions sur le niveau de trésorerie des entreprises qui sont beaucoup plus palpables par rapport à l’année dernière. Il y a une tension auprès des chefs d’entreprises", a-t-il déploré.
Pour Thibault Lanxade, il est donc "un peu tôt pour dire que c’est une reprise", même s’"il y a des indicateurs positifs". "Sur les carnets de commande, on constate qu’il y a des signaux positifs mais ce n’est pas transformé pour le moment", a-t-il expliqué.
"On ne finance pas la pénibilité par des pensions"
Thibault Lanxade a également une nouvelle fois dénoncé la multiplication et la complexité des dispositifs gouvernementaux à destination des PME. "Les demandes de préfinancement du CICE ont du mal à se mettre en place, et tout cela prend du temps", a poursuivi le responsable entreprenariat.
Concernant le projet de loi Hamon sur la cession d’entreprises, il a répété ses critiques: "c’est en dépit du bon sens, c’est une espèce de méfiance et de défiance à l’égard du patron". "Favoriser la reprise par les salariés, c’est une bonne chose, mais le projet est un non-sens économique" a-t-il dénoncé.
Enfin, "on ne finance pas la pénibilité par des pensions, on traite le problème en amont", a-t-il critiqué à propos de la réforme des retraites sur laquelle se penchera le gouvernement à la rentrée. "Il y a déjà beaucoup de dispositifs qui existent" avec des accords de branche et d'entreprises, a-t-il expliqué.