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Tim Cook: Apple "ne fraude pas" en pratiquant l'optimisation fiscale

Tim Cook défend les schémas d'optimisation fiscale

Tim Cook défend les schémas d'optimisation fiscale - Justin Sullivan - AFP

Lors d'une interview au Washington Post, le patron d'Apple est revenu sur les attaques du Prix Nobel d'Économie Joseph Stiglitz qui accuse l'entreprise de "frauder" en délocalisant ses revenus, et donc ses impôts, en Irlande. Tim Cook lui répond que cette action est "légale" et "qu'il n'y a pas de débat à avoir là-dessus".

Ce n'est un secret pour personne. Apple joue au maximum la carte de l'optimisation fiscale. Le groupe délocalise ainsi la majeure partie de ses revenus en Irlande où il ne paie là-bas que 2% d'impôt sur ses bénéfices, Dublin lui ayant accordé d'importants avantages.

Une pratique que dénoncent plusieurs observateurs. Le dernier en date est le prix Nobel d'Économie Joseph Stiglitz qui, en avril dernier, estimait que ces montages mis en place par les groupes high-tech comme Apple, Microsoft ou encore Google, représentaient "une fraude".

Invité à réagir sur ces déclarations par le Washington Post, le directeur général d'Apple Tim Cook a préféré rappeler que les schémas d'optimisations fiscales sont tout à fait légaux. "Je n'ai pas entendu (Joseph Stiglitz, ndlr) dire ceci. Mais si une personne affirme de telles choses alors elle ne sait pas de quoi elle parle", assène-t-il d'emblée.

"Nous ne fraudons pas"

"Les lois sur la fiscalité disent que nous pouvons le garder (l'argent imposable aux États-Unis, ndlr) en Irlande ou le ramener. Lorsque nous le ramènerons aux États-Unis, nous devrons payer 35% de taxes fédérales ainsi que, en moyenne, 5% de taxes locales, ce qui fait 40%. Nous estimons qu'à 40%, nous ne rapatrierons pas cet argent jusqu'à ce que le taux d'imposition soit plus juste", développe Tim Cook.

"Il n'y a pas de débat à avoir là-dessus. Est-ce légal ou illégal? C'est légal. Et cela n'a rien à voir avec être ou ne pas être patriotique. Ce n'est pas parce que vous payez plus que vous êtes plus patriotique", insiste le patron d'Apple.

Toutefois il prend bien soin au passage de souligner que, malgré tout, Apple paie déjà beaucoup d'impôts aux États-Unis. "Nous sommes le plus grand contribuable des États-Unis. Nous ne fraudons donc pas", va-t-il jusqu'à affirmer.

J.M.