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Total et le gaz : une approche volontariste dans un paysage énergétique mondial qui change

L'intérêt de Total pour le gaz naturel liquéfié n'est pas nouveau

L'intérêt de Total pour le gaz naturel liquéfié n'est pas nouveau - Total

Total a passé la part du gaz dans ses activités de 30 % en 2005 à plus de 50 % en 2014. Si l’approche du groupe est volontariste en particulier dans le GNL* -et ce n’est pas le cas de tous les grands acteurs du pétrole- d’autres "market-drivers" sont à l’origine de cette évolution.

Un faisceau de raisons

Une énergie abondante. Les champs d’exploitation récemment mis en production, ainsi que ceux qui le seront dans un avenir proche, notamment en Russie, en Australie, ou dans l’Afrique de l’Est, produisent en moyenne plus de gaz que de pétrole. Si on ne peut se risquer à donner des pronostics précis sur la durée des réserves mondiales, le gaz est aujourd'hui considéré comme une énergie abondante. Encore plus abondante si on tient compte des gaz de schistes dont l’exploitation -principalement aux USA- a bénéficié d’avancées technologiques lui permettant de devenir plus compétitif que le charbon.

Une énergie de substitution. Le charbon est lui aussi une ressource abondante. Mais il présente beaucoup d’inconvénients. Polluant et pathogène, deux fois plus émetteur de CO2 que le gaz par unité énergétique produite, la logique voudrait que sa part soit amenée à décroître dans les années à venir sous la pression de décisions réglementaires ou politiques. La demande en énergie étant, elle, en pleine croissance (+30 % d’ici 2035), c’est vers le gaz que les regards se tournent.

Moins émetteur de CO2 et complémentaire aux énergies renouvelables. Le gaz possède bien des arguments en matière environnementale. Même s’il reste un hydrocarbure, il a la capacité de compenser les lacunes intrinsèques aux énergies renouvelables. Solaire photovoltaïque ou éolien, ne garantissent en effet aucunement une génération d’énergie à temps plein. Météo oblige. De par sa flexibilité d’utilisation, mais aussi ses moindres émissions de CO2 -comparées au charbon ou au fioul-, c’est la meilleure solution au problème d’intermittence et l’énergie la plus "compatible" avec les ambitions de transition énergétique. Pour l’ensemble de ces raisons, la part du gaz est amenée à grandir dans le mix énergétique mondial. À l’horizon 2030, elle devrait représenter le quart de celui-ci (contre 22 % à l’heure actuelle). Et le gaz de se positionner en énergie de transition -longue, plusieurs décennies- entre une énergie très carbonée et une moins carbonée, voire décarbonée sur plus le long terme. 

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Mais un marché qui réserve des incertitudes

Réglementations et contraintes sur le carbone. En Europe, les clés du marché sont principalement réglementaires et politiques. Nouvelles réglementations sur l’intermittence, ainsi que la substitution et le résultat des négociations sur le carbone vont redessiner le paysage énergétique et devrait logiquement privilégier a priori l’énergie gazière. Plus les contraintes seront fortes, plus le gaz sera favorisé.

Chaque pays a sa problématique. Il existe deux endroits sur la planète où la demande en énergie est en forte croissance : la Chine et l’lnde. Même si la logique voudrait que, dans ces pays aussi, la substitution charbon vers le gaz se fasse, notamment pour des raisons de santé publique, le problème reste que ces derniers n’ont pas beaucoup de réserve de gaz. Cette ressource voyageant moins facilement que le pétrole, les solutions sont d’abord technologiques, c’est à dire être en capacité d’apporter le gaz à grande échelle vers ces pays. Les progrès portent donc sur la chaine GNL* avec des bateaux dont la taille et l’efficacité augmentent, ainsi que dans les usines de liquéfaction qui réalisent des améliorations en terme d’efficacité énergétique. Faire voyager le gaz aux meilleures conditions semble être l’un des leviers de développement.

Et le climat ?

Pour Gérard Moutet, directeur climat-énergie du groupe Total, "Notre vision est que le gaz est la source d’énergie la mieux placée dans le contexte mondial pour obtenir des effets rapides et conséquents sur les émissions. Il faut donc lui donner les conditions de développement". Son analyse est que l’un des "boosters" de ce développement sera le prix du CO2, ainsi que l’émergence de standards de performance qui obligeront à réaliser une génération électrique moins émettrice en CO2. L’enjeu des négociations climatiques actuelles et à venir est que les décisions n’introduisent pas de différences trop importantes de traitement selon l’endroit où on se trouve sur la planète, et permettent de focaliser les efforts là où ils permettront de réduire le plus les émissions : "Une tonne de CO2, d’où qu’elle soit émise, c’est pareil pour le climat !" précise-t-il. Pari sans doute encore plus complexe que de prédire le prix du pétrole. Les regards se tournent aujourd'hui vers ce qui va se jouer à Paris en décembre (COP21). "Nos vœux accompagnent les négociateurs pour que cette conférence soit un véritable succès, et pour trouver une solution réaliste et pragmatique" conclut Gérard Moutet. * GNL : gaz naturel liquéfié

Total est acteur historique de ce secteur.
Total est acteur historique de ce secteur. © Total

Les chiffres-clés du GNL chez Total

L’intérêt de Total pour le GNL n’est pas nouveau. Le Groupe est un acteur historique de ce secteur et l’un des premiers à avoir lancé des projets. Par exemple, l’usine de liquéfaction de Bontang en Indonésie a démarré en 1977.

• 12 Mt vendues sur 244 Mt au niveau mondial en 2014 soit 5 % de la production mondiale.

• Le portefeuille GNL représente 20 % de la production de Total, et pèse 32 % des résultats de l’Amont en 2014. • Un portefeuille GNL solide et diversifié : 10 usines de liquéfaction en opération, 5 terminaux de regazéification.

• Le Groupe est présent dans la plupart des grandes régions productrices de GNL ainsi que sur les principaux marchés consommateurs de GNL et se développe fortement sur cette activité-clé de sa stratégie de croissance. Total participe à des projets GNL en Indonésie, au Qatar, aux Émirats Arabes Unis, à Oman, au Nigeria, en Norvège, en Russie, au Yémen, en Angola et en Australie.

• Le Groupe a signé des contrats d’achat de GNL à partir du terminal gazier de Sabine Pass aux États-Unis et dispose de capacités à long terme de regazéification sur les principaux marchés du GNL.

• Présent dans la production, le trading, le marketing et la logistique, Total peut apporter sa production de gaz et de GNL directement à ses clients partout dans le monde.

http://www.usinenouvelle.com/article/pour-patrick-pouyanne-il-faut-gerer-le-climat-une-ressource-rare.N329156

http://www.total.com/fr/medias/actualite/actualites/wgc-2015-le-monde-du-gaz-rendez-vous-paris

En partenariat avec Total