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Energie

Total prendra part à l’exploitation du pétrole brésilien

"Les pré-salifères sont à nous" ont protesté les travailleurs brésiliens, qui voient dans l'appel d'offre une privatisation des ressources pétrolières.

"Les pré-salifères sont à nous" ont protesté les travailleurs brésiliens, qui voient dans l'appel d'offre une privatisation des ressources pétrolières. - -

Un consortium d’entreprises européennes et chinoises a finalement remporté le contrat pour l’exploitation du champ pétrolier de Libra, au Brésil. Total sera présent à hauteur de 20% dans le projet.

Le gouvernement brésilien ne récupèrera finalement que 41,65% du brut produit par le gisement offshore de Libra, le minimum exigé dans l’appel d’offre. Un consortium, composé des deux compagnies occidentales Shell et Total, des deux chinoises CNPC et CNOOC et du brésilien Petrobras, a remporté la mise aux enchères, dans un contexte tendu.

Plusieurs syndicats du pétrole manifestaient en effet contre "la privatisation du pétrole". Plus de 1.000 policiers avaient été mobilisés pour le bon déroulement des enchères, et les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont fait 5 blessés.

Les compagnies chinoises se contentent d'une minorité

Alors que les spécialistes attendaient une forte implication des compagnies chinoises, Total et Shell ont créé la surprise. Les deux sociétés possèdent finalement 20% chacune, tandis que CNPC et CNOOC se contentent de 10%.

"Libra offre une opportunité unique de participer au développement d'un méga-gisement offshore avec des partenaires stratégiques", a déclaré Christophe de Margerie, le président de Total Christophe, dans un communiqué.

Petrobras remporte elle 10%, qui viennent s’ajouter à sa part de 30% fixé par la loi et qui n’était pas mise aux enchères. La compagnie nationale brésilienne est de plus le seul opérateur autorisé pour l’exploitation.

Des bénéfices pour l'Education et la Santé

Au final, le gisement de Libra va rapporter quelque 900 milliards de réais au gouvernement brésilien sur 30 ans, soit 303 milliards d’euros. Le consortium doit en plus verser 15 milliards de réais, soit 5 milliards d’euros, à l’état lors de la signature du contrat.

Le champ pétrolier va rapporter "300 milliards de réais [101 milliards d’euros] en royalties pour l'Etat brésilien, qui gagnera en plus 600 milliards [202 milliards d’euros] en excédent brut d’exploitation de pétrole sur 30 ans", a expliqué la directrice de l’agence nationale brésilienne du pétrole. Les royalties seront ensuite partagées entre les secteurs de l'Education et de la Santé.

"Une source de transformation pour le pays"

Le consortium était le seul à présenter une offre pour une exploitation du gisement sur 35 ans. La concession de Libra, située à plus de 5.000 mètres sous le niveau de la mer, recouvre 1.500km² et comprend entre 8 et 12 milliards de barils de brut exploitables.

L’agence nationale brésilienne du pétrole estime que 205 milliards d’euros d’investissements sont nécessaires pour l’exploitation. Situé sous une épaisse couche de sel, le gisement représente un défi technologique et géologique, et mobilisera jusqu’à 18 plateformes.

Avec ces réserves, le Brésil devrait passer de 12 milliards de barils de réserves de brut à plus de 25 milliards, s’est félicité le ministre des Mines et de l’Energie. De son côté, la présidence brésilienne s’est réjouie d’une "petite révolution bénéfique" qui sera "source de transformation pour le pays".

A.D. avec AFP