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Total va investir dans les forêts

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- - EMMANUEL DUNAND / AFP

Le PDG de Total annonce la création d'une unité pour investir dans la préservation des forêts. Une annonce qui intervient en pleine polémique sur sa bioraffinerie de La Mède.

« Nous voulons constituer une « business unit » pour investir dans des projets qui préserveront les forêts pour un budget de 100 millions de dollars par an ». Annonce faite samedi par Patrick Pouyanné, le PDG de Total lors des rencontres économiques d'Aix-en-Provence.

« Le moyen le plus efficace aujourd'hui d'éliminer le carbone, pour moins de dix dollars la tonne, c'est la reforestation », a expliqué le patron du groupe pétrolier. « Ce n'est pas de la philanthropie, ça se veut être de l'investissement à moyen et long terme. Un projet pour les forêts, il faut qu'il dure longtemps pour être positif pour la planète », a-t-il ajouté.

Cette annonce intervient en pleine polémique sur la bioraffinerie d'agrocarburants de Total à La Mède dans les Bouches-du-Rhône. Le site a débuté sa production cette semaine, au grand dam des associations de défense de l'environnement. La Mède, qui fonctionnera pour moitié sur la transformation d'huile de palme importée, a aussi fait face à une vive contestation des agriculteurs.

Total a pourtant tenté de rassurer, en assurant compléter la certification de son huile de palme par un dispositif spécial de contrôle de la durabilité et du respect des droits de l'Homme, notamment en limitant le nombre de fournisseurs, et en acceptant d'être audités par un expert tiers. Patrick Pouyanné assure que l'huile de palme utilisée à La Mède ne provient pas de la déforestation, garantissant ainsi sa traçabilité.

De leur côté, les ONG demandent plus de transparence sur l'origine de cette huile, et dénoncent l'inefficacité de certifications comme les labels RSPO ou ISCC. Des labels qui indiquent que des critères de protection de l'environnement et de traçabilité sont respectés, mais qui sont jugés insuffisants par les défenseurs de l'environnement.

Sandrine Serais