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Tourisme: l'Etat investit lourdement pour redorer le blason de la France

La France reste assez mal notée dans les classements sur la qualité de l'accueil des touristes. Laurent Fabius veut aider les professionnels à s'améliorer via un fonds. Sur BFMTV le ministre des Affaires Etrangères a annoncé qu'il sera doté de "plusieurs centaines de millions d'euros".

Pour relancer le tourisme en France, l'Etat est prêt à mettre de grands moyens. Après la parution de plusieurs classements attestant de la perte de terrain de l'Hexagone dans le top des contrées qui attirent le plus de visiteurs, le gouvernement prend le problème à bras-le-corps. Le ministre des Affaires étrangères, en charge de ce dossier, a ainsi annoncé la création d'un fonds doté de "plusieurs centaines de millions d'euros" pour améliorer l'attractivité du pays, ce 11 juin sur BFM TV.

"Avec la Caisse des dépôts, nous créons un fonds d'investissement tourisme, doté de plusieurs centaines de millions d'euros, qui va permettre aux hôteliers d'emprunter. Le commissariat à l'investissement va aussi nous aider, ainsi que la banque publique d'investissement (Bpifrance)" a expliqué Laurent Fabius.

Le ministre a détaillé à la mi-journée quelques-unes des mesures qu'il a choisi de porter parmi 40 propositions concrètes formulées par le conseil de promotion du tourisme dans le cadre de son plan stratégique pour relancer la destination France à l'horizon 2020. Parmi ces mesures, citons notamment "la couverture très haut débit des principales zones touristiques" ou la transformation des "journées du patrimoine" en "journée DES patrimoines", incluant la gastronomie. 

Avec 83,7 millions de touristes par an, la France est la première destination mondiale, et l'objectif est d'atteindre les 100 millions d'ici 2020. Mais si l'Hexagone est considéré comme une destination incontournable, l'indice de satisfaction des touristes après leur séjour est en demi-teinte. "La France est en tête des destinations, mais pour l'accueil, ce n'est pas toujours extraordinaire", a résumé Laurent Fabius.

"Il faut former les gens, qu'ils parlent différentes langues, faire une grande campagne à la télé, que quand les touristes arrivent à l'aéroport ils soient bien accueillis", a-t-il souligné, ajoutant qu'"il y a des hôtels qui vieillissent, et que dans les sites d'oenologie il n'y a pas assez d'hôtels de bonne qualité".

La série de mesures présentées par le Quai d'Orsay insiste également sur le développement du numérique: "l'ensemble de la profession touristique doit être très forte en numérique", et il faut aussi que "les sites ne puissent pas être confisqués par des sites américains qui au passage prélèvent 20 ou 30% à nos hôteliers", a ajouté Laurent Fabius.

Il a cité l'exemple d'AccorHotels qui a mis en place une plateforme "pour lui-même et les hôteliers indépendants. Et nous avons fait voter hier (mercredi) à l'Assemblée nationale un contrat de mandat pour éviter les excès de Booking, Expédia et autres", a-t-il souligné.

N.G. avec AFP