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Vie de bureau

Tout ce que vous devez savoir avant  de demander un congé sabbatique

"Vous aimeriez bien avoir quelques mois devant vous pour voyager, pour vous lancer dans un projet caritatif ou bien vous livrer sans compter à vos passions? En tant que salarié, vous pouvez prendre un congé sabbatique, la démarche à suivre est simple."

Même si l'on aime son job, on peut être à la recherche d'une pause. Pour avoir du temps pour faire ce tour du monde dont on rêve depuis toujours, pour participer à un projet humanitaire destiné à construire une école au Népal, ou encore pour perfectionner certaines de ses connaissances.

Les salariés qui bénéficient d'un CDI ont de la chance, le code du travail leur permet de prendre un congé sabbatique. Ce n'est pas une rupture de contrat, mais seulement une suspension. À leur retour, ils sont assurés de retrouver un poste dans leur entreprise. "On doit soit retrouver son emploi, soit un emploi similaire assorti d'une rémunération équivalente. Si le travail ou le poste n'existe plus à l'issue du congé sabbatique, l'employeur est en droit de fournir un emploi", explique Claire Danis de Almeida, avocat spécialiste du droit du travail à BFMTV.

De son côté, le salarié doit répondre à certains critères pour prétendre à un congé sabbatique. Le candidat doit attendre d'avoir une ancienneté de 36 mois (sans interruption) pour faire sa demande. Il doit aussi ne pas avoir pris de congé sabbatique dans les 6 années qui précèdent, même si la fois précédente, il travaillait dans une autre entreprise. 

Les employeurs refusent rarement un congé sabbatique

Une fois sa décision prise, le salarié doit en informer son employeur, soit par une lettre recommandée, soit par une lettre remise en main propre avec une remise de décharge. Il doit indiquer la durée de son absence (qui ne peut être d'une durée inférieure à 6 mois et ne peux pas excéder 11 mois) mais en aucun cas ne doit donner le motif.

"Dans les entreprises de moins de 200 salariés, l'employeur peut refuser mais dans ce cas-là il doit motiver son refus. Le plus souvent invoqué: la bonne marche de l'entreprise", précise Maître Avi Bitton, avocat au barreau de Paris. Pour les autres entreprises, le refus n'est pas possible, l'employeur peut juste demander de repousser les dates, au maximum de 9 mois.

"Dans la réalité je connais peu de contentieux sur le congé sabbatique. Il est justement valorisé par l'employeur car c'est une force pour l'entreprise", commente Maître Danis de Almeida.

En effet, les salariés vont vivre d'autres expériences, parfois en profiter pour développer des compétences qui pourront être des leviers de performance et des sources de motivation à leur retour. À l'exemple de Caroline : "Cela fait du bien à un moment donné de sortir de la réalité, de cette vie où l'on est toujours pris par le boulot, de pouvoir prendre cette bulle d'un an qui est un cadeau" témoigne-t-elle. Partie au Canada, elle en a profité pour créer une émission de télévision diffusée sur une chaîne locale.

Le principal frein pour les salariés est avant tout financier. En effet, un congé sabbatique n'est rémunéré ni par l'entreprise, ni par un quelconque organisme de protection sociale. Il faut donc mieux capitaliser ses congés payés et disposer d'économies suffisantes. On peut néanmoins financer cette parenthèse en exerçant une activité rémunérée, dès lors que celle-ci n'entre pas en concurrence avec celle exercée par son employeur.

C.C.