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Toyota met sa technologie hybride en « Open Source »

Après avoir écoulé 13 millions de véhicules hybrides à travers le monde depuis 1997, dont la célèbre Prius, Toyota veut permettre aux constructeurs mondiaux d'utiliser gratuitement sa technologie pour accélérer leur transition énergétique.

Après avoir écoulé 13 millions de véhicules hybrides à travers le monde depuis 1997, dont la célèbre Prius, Toyota veut permettre aux constructeurs mondiaux d'utiliser gratuitement sa technologie pour accélérer leur transition énergétique. - JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Le constructeur a annoncé qu'il allait mettre dans le domaine public les brevets de sa technologie d'hybridation jusqu'en 2030, pour encourager la réduction des émissions de CO2.

Plus de 24.000 brevets au total ! C'est le trésor de guerre que Toyota a accumulé depuis les années 90, où le géant japonais a mis au point pour la première fois une technologie qui se retrouve désormais dans toute sa gamme et dans bien d'autres à travers le monde, l'hybridation.

Après avoir vendu 13 millions de véhicules dotés de cette technologie efficace et éprouvée, Toyota estime qu'il est temps de la mettre dans le domaine public, pour que tout le monde puisse l'utiliser. « Nous recevons de très nombreuses demandes à ce sujet », dit Shigeki Terashi, vice-président de Toyota. « Un grand nombre de constructeurs ont besoin d'étendre leur offre hybride et de se perfectionner sur les technologies d'électrification. Il est désormais temps de coopérer » ajoute-t-il.

Solution de transition rapide

L'hybridation simple conçue par Toyota est devenue une technologie totalement banalisée et démocratisée, ne représentant plus tout à fait une plus-value vitale pour le géant japonais. De plus, techniquement, certains moteurs thermiques arrivent désormais à égaler en efficacité et en sobriété cette technologie jadis imbattable. 

Face aux coûts et au temps de développement des technologies tout-électrique, l'hybridation constitue la solution la plus rapide et raisonnable financièrement pour construire des véhicules toujours plus économes en carburant et à émissions de CO2 modérées, pour affronter les durcissements réglementaires à ce niveau à travers le monde. Le tout sans être dépendant de la problématique de la recharge. Et dans cette course, beaucoup de constructeurs ont déjà accumulé un retard conséquent.

Maître incontestable... sur un petit marché

Adopter la technologie Toyota en pouvant l'utiliser gratuitement peut permettre à certains d'entre eux d' accélérer dans le domaine, et pouvoir organiser leur transition tout-électrique plus sereinement. Le tout dans une logique « Open Source », totalement au centre des modèles de développement de l'automobile du futur, où les investissements vitaux, les plus coûteux, doivent être priorisés.

Toyota abandonne donc ses droits sur une technologie où il était le maître incontesté (80% des ventes mondiales d'hybrides à travers le monde)... Mais sur un marché toujours très mince, représentant à peine 3% de part de marché au niveau mondial. Le géant japonais prépare l'étape d'après, avec une généralisation de l'hybride rechargeable et surtout la voiture à hydrogène.

Accélération en vue

Tout comme il a été pionnier de l'hybride en 1997 avec le lancement de la première Prius, Toyota estime que l'hydrogène constitue l'énergie du futur dans une optique d'automobile zéro-émission. En cela, la Toyota Mirai est une première expérience encourageante, mais qui nécessitera des investissements très coûteux pour être généralisée, notamment avec une grosse problématique d'infrastructure. A ce jour, seul le coréen Hyundai a lui aussi pris ce cap, et a même annoncé des investissements de 6 milliards de dollars pour développer ce type de véhicules.

Les ventes sont encore embryonnaires, quelques milliers d'exemplaires par an, mais Toyota estime que la demande va grimper rapidement, et table sur 30.000 unités annuellement en moyenne pour l'ensemble de la décennie 2020. A horizon 2030, le parc de voitures à hydrogène pourrait donc dépasser la dizaine de millions... si et seulement si l'infrastructure de recharge suit le mouvement.