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Transformation numérique des entreprises : la France à la traîne

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Selon le dernier baromètre de Dell, les organisations des pays émergents sont les plus véloces pour se transformer. A contrario, les entreprises européennes ferment la marche.

L’obligation pour une entreprise, quelle que soit sa taille, de mettre en place une stratégie de transformation numérique n’est plus à prouver. Le déploiement d’outils numériques (comme le cloud, le big data…) sont en effet autant de leviers à croissance.

« Seules les entreprises qui sauront s’organiser pourront pleinement tirer profit du modèle de l’entreprise numérique, notamment la capacité d’agir rapidement et automatiser tout en se concentrant sur la satisfaction client. C'est pourquoi la transformation numérique doit être la priorité numéro un », commente Alexis Oger, SVP Marketing EMEA chez Dell Technologies.

Mais cette priorité n’a pas la même rapidité d’exécution selon les régions du monde. Selon le dernier baromètre DTI de Dell Technologies réalisé en collaboration avec Intel et Vanson Bourne (4600 chefs d’entreprise interrogés dans 40 pays) les marchés émergents sont les plus matures sur ce plan, l'Inde, le Brésil et la Thaïlande arrivant en tête du classement mondial.

En revanche, les marchés développés accusent un retard certain : le Japon, le Danemark et la France ont obtenu les scores de maturité numérique les plus faibles (inférieurs à 50/100). La France termine à l’avant-dernière position avec un score de 38/100, loin derrière l’Allemagne (45), l’Espagne (49) ou encore l’Italie (50). La moyenne européenne est de 45/100.

25% des entreprises n’ont pas de plan numérique

« Dans un avenir proche, toutes les entreprises n’auront d’autres choix que d’être numériques, mais les recherches du Digital Transformation Index tendent à montrer qu’une large majorité d’entre elles a encore un long chemin à parcourir, » explique Michael Dell, Chairman et CEO de Dell Technologies. « Elles doivent impérativement moderniser leurs technologies pour exploiter les possibilités considérables qu'offre la transformation numérique et ne pas accuser plus de retard qu’elles n’en ont déjà. Il est temps d’agir. »

En France, 4% des entreprises se positionnent comme des « digital leaders » (où la transformation numérique fait partie intégrante de leur ADN) contre 5% au niveau mondial. 17% se positionnent comme des « digital adopters » (elles disposent d’un plan numérique mature et ont déjà réalisé des investissements en la matière) contre 23% au niveau mondial. Elles sont au contraire 35% à consacrer peu d’investissements en la matière et 25% à n’avoir pas de plan numérique contre 9% au niveau mondial.

Les freins sont connus et évoluent finalement peu. Le premier (37%) cité est le manque de budget et de ressources, devant le manque de savoir-faire interne et les craintes liées à la cyber-sécurité (25%). Suivent le manque de maturité et une culture numérique insuffisante (23%), et une organisation en silos inadaptée (20%).

Manque de budget

Conséquence, 28% des dirigeants français s’inquiète de ne pouvoir répondre aux futures demandes de leurs clients. Bonne nouvelle néanmoins, le manque de soutien de la hiérarchie, frein majeur cité en 2016 a disparu du top 5, preuve que les directions se sont adaptées.

Malgré ces freins, les intentions sont là : les entreprises françaises entendent investir d’ici les trois prochaines années dans la cybersécurité (57,7%), l’IoT (46%), les environnements multi-cloud (44,2%), l’intelligence artificielle (40,2%) et dans une approche orientée serveurs (35,1%).

Rappelons que pour aider les entreprises à engager cette transformation numérique, le gouvernement a lancé le programme France Num. Son rôle : centraliser sur une même plateforme des ressources nécessaires aux entreprises qui souhaitent organiser et financer des plans de transition numérique.

La plateforme France Num proposera tout d’abord un certain nombre de ressources et d’exemples de sociétés ayant mené à bien un projet de transition numérique. Le site propose également de mettre les entreprises en lien avec des « activateurs » : des conseillers, sociétés et acteurs privés qui se proposent d’accompagner les projets de transition numérique. Enfin, la plateforme permettra de s’y retrouver dans les différentes offres de financements disponibles à l’échelle nationale ou régionale.

Olivier CHICHEPORTICHE