BFM Business
Energie

Transition énergétique: les patrons français plus optimistes que leurs confrères allemands

74% des chefs d'entreprise français voient la transition énergétique comme porteuse de croissance (Etude Harris Interactive pour la Fondation européenne pour le climat).

74% des chefs d'entreprise français voient la transition énergétique comme porteuse de croissance (Etude Harris Interactive pour la Fondation européenne pour le climat). - Enercon

Les débats sur le projet de loi sur la transition énergétique doivent commencer le 1er octobre à l'Assemblée nationale. L'opposition s'agite et demande plus de temps. Les chefs d entreprise français, eux, sont confiants du moins en termes de perspectives économiques. C'est ce qui ressort de la dernière étude Harris Interactive pour la Fondation européenne pour le climat.

Une fois n'est pas coutume, ce sont les chefs d'entreprises français qui envisagent plus sereinement l'avenir que les Allemands. Ils sont 74% à voir la transition énergétique comme porteuse de croissance et d'ouverture de nouveaux marchés, contre seulement 43% des dirigeants allemands. 87% des patrons français jugent que la transition énergétique sera porteuse d’innovation technologique, contre 68% des Allemands. Jamais une telle étude comparative n'avait été menée.

Cette enquête Harris Interactive réalisée en septembre auprès d'un millier de dirigeants est donc riche de bien des enseignements. On apprend notamment que les patrons français comptent avant tout sur eux-mêmes. Ils sont presque 8 sur 10 à considérer que leurs suggestions et revendications ne sont pas prises en compte par leur gouvernement. Un peu plus de la moitié des chefs d'entreprises allemands (55%) se sentent écoutés. Encore plus révélateur, la perception que chacun a de la politique de son gouvernement. Les dirigeants d’entreprise allemands sont plus positifs sur les objectifs définis par leur gouvernement. Ils les jugent ambitieux (66%) ; réalistes et atteignables (63%) ; et concertés (58%).

Une coopération renforcée

A contrario, les entrepreneurs français considèrent les objectifs de leur gouvernement moins ambitieux (54%) et surtout peu réalistes et atteignables (37%). Certains vont même plus loin en les considérant peu clairs (27%), ni concertés (26%), ni fixés à un rythme adapté (28%).

De part et d'autre du Rhin, les chefs d'entreprise ne s'interrogent pas bien longtemps sur l'intérêt de travailler ensemble. Ils en sont persuadés: 79% des dirigeants français et 65% des allemands souhaitent une plus ample coopération entre la France et l’Allemagne dans le domaine de la transition énergétique. Et Stephen Boucher, directeur de programme à la Fondation Européenne pour le Climat créée en 2005 avec pour mission de lutter contre le changement climatique en Europe en promouvant les lois européennes et nationales de conclure: "Alors qu’ils sont prêts à s’engager pleinement dans la transition, ils nous suggèrent aussi que la France pourrait rater les opportunités industrielles que celle-ci présente, en l’absence d’objectifs plus ambitieux, de moyens plus clairs, et d’une plus grande concertation avec le secteur privé."

Nathalie Croisé