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Trésor de guerre ou collecte: cet argent qu'utilisent les syndicats pour aider les grévistes

Pour faire face aux pertes de salaires des cheminots en grève, des appels aux dons ont été lancés par des syndicats et des soutiens indépendants. Les sommes récoltées resteront néanmoins très insuffisantes. Seule la CFDT, qui dispose d'un vrai trésor de guerre, peut verser l'équivalent du Smic à ses adhérents.

Comme prévu, la grève à la SNCF a provoqué de nombreuses perturbations dans toute la France ce mardi, signe que la mobilisation des cheminots est au rendez-vous.

Cependant, la promesse d’une grève deux jours sur cinq pendant trois mois va inévitablement se heurter à des obstacles d’ordre financier pour les salariés. Outre la bataille -qui pourrait se terminer devant les tribunaux- sur le paiement des jours de repos ou non, chaque cheminot va voir son salaire ponctionné pour chaque jour non travaillé.

Pour les aider à faire face à leurs dépenses incontournables, et permettre ainsi au mouvement de ne pas s'essouffler, les syndicats s’organisent. Un appel aux dons est ainsi relayé sur le site de la CGT, qui avait mené la même opération lors de son combat contre la loi El Khomri, en 2016. À l’époque, la confédération avait récolté plus de 500.000 euros.

Cette méthode sert également à "tester" l'opinion publique, un important soutien financier étant souvent synonyme de soutien moral.

La CDFT dispose d'une caisse de grève de 125 millions

SUD Rail a également lancé une "caisse de solidarité aux cheminot-es" sur le site Lepotcommun.fr. Ce mardi, quelque 300 participants avaient réuni plus de 12.000 euros. Une cagnotte indépendante a également été lancée par une trentaine de personnalités indépendantes, sur le site Leetchi. Celle-ci connaît un franc succès. Plus de 200.000 euros ont été récoltés en quelques jours.

Du côté de la CFDT, les adhérents peuvent compter sur la "caisse de grève" officielle instituée par le syndicat en 1973. Financée par une partie des cotisations (1,3%), elle permet à ses adhérents de toucher une compensation financière de 7,30 euros par heure (quasiment l'équivalent du Smic horaire net) à partir du deuxième jour de grève.

Ces élans de solidarité restent néanmoins assez symboliques. Car si la proportion de grévistes (environ 50.000 ce mardi) reste la même dans les jours et semaines qui viennent, il faudrait collecter près de 3 millions d’euros par jour pour leur offrir une compensation équivalente à ce que verse la CFDT à ses adhérents qui débrayent. Et seul le syndicat mené par Laurent Berger est en mesure de tenir plusieurs semaines, puisque sa caisse de grève constituée au plan national atteint aujourd'hui plus de 125 millions d'euros.

Y.D.