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Trois cadres de Lafarge en garde à vue

Les activités de Lafarge en Syrie font l'objet d'une enquête en France.

Les activités de Lafarge en Syrie font l'objet d'une enquête en France. - Thomas Samson - AFP

Le cimentier, soupçonné d'avoir indirectement financé des groupes jihadistes en Syrie, fait l'objet d'une enquête en France.

Trois cadres de Lafarge ont été placés en garde à vue mercredi dans l'enquête sur les activités en Syrie du cimentier, soupçonné d'avoir indirectement financé des groupes jihadistes, dont Daesh, selon l'AFP.

Ils sont entendus par le Service national de douane judiciaire, chargé de l'enquête, précise l'agence de presse française, confirmant une information de France Inter.

Il s'agit des premières gardes à vue dans cette enquête. A l'issue de ces auditions, ces gardes à vue peuvent être levées sans poursuites, ou aboutir à une présentation devant les trois juges d'instruction chargés de ce dossier.

Les investigations s'attachent à déterminer si le géant du ciment a transmis de l'argent à des organisations jihadistes, notamment l'EI, pour continuer à faire fonctionner en 2013 et 2014, malgré le conflit, l'usine de Jalabiya (nord du pays).

Lafarge aussi soupçonné d'avoir acheté du pétrole aux jihadistes

Parmi les gardés à vue se trouvent Bruno Pescheux, directeur de la cimenterie de 2008 à 2014, et Frédéric Jolibois, qui a repris la direction du site à partir de l'été 2014.

Lafarge est aussi soupçonné d'avoir acheté du pétrole à différentes organisations jihadistes, là encore pour que ces dernières lui permettent de poursuivre son activité.

Les enquêteurs cherchent à savoir si des responsables du groupe en France ont pu avoir connaissance de tels accords.

Dans un rapport, dont l'AFP a eu connaissance, le SNDJ avait estimé que la direction française du groupe, qui a fusionné en 2015 avec le suisse Holcim, "a validé ces remises de fonds en produisant de fausses pièces comptables".

Les 14 et 15 novembre, une vaste perquisition a été menée au siège du cimentier à Paris.

Y.D. avec AFP