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Trop, c'est trop: nous accumulons les objets et pourtant...

Vous êtes 91 % à considérer que nous accumulons trop d'objets et pourtant il existe des solutions simples pour donner ou échanger

Vous êtes 91 % à considérer que nous accumulons trop d'objets et pourtant il existe des solutions simples pour donner ou échanger - DR

BFM Business organise les Grands Prix Business Durable. Dans la catégorie  "économie collaborative" le deuxième candidat est myrecyclestuff com, un réseau social de troc. Au lieu de tout posséder, pourquoi ne pas prêter.  Il faut dire que nous accumulons des objets. Trop même: vous êtes 9 sur 10 à le dire d'après notre dernier sondage.

Chaque année un Français jette environ un kilo de petits appareils mais beaucoup dorment dans les tiroirs ou les placards. Selon une récente étude menée par Eco-systèmes sur le comportement et les attentes des Français face au recyclage, il ressort clairement que les 18-35 ans représentent la tranche de la population qui a tendance à stocker le plus d’appareils électriques et qui recycle le moins.

Nous accumulons trop d'objets: vous dites oui très majoritairement à 91 % à notre sondage de la semaine. Pour certains, il s'agit même d'une pathologie que l'on appelle la syllogomanie. 2 à 4 % de la population mondiale serait touchée.

Anouk Le Guillou a créé la société Place Nette de conseil en rangement. Elle témoigne dans les colonnes du Figaro: "Entre leurs attachements affectifs aux objets et leur peur de manquer, ces personnes se retrouvent incapables de faire des choix, et de jeter.» D'ailleurs il manque encore l'étude qui nous dira combien d'objets nous accumulons au final. Les enquêteurs auraient sûrement bien du travail.

Et si nous donnions ?

Il existe pourtant des solutions d'autant que recycler est un enjeu majeur. Des matières premières secondaires sont récupérées dans les déchets électroniques: du fer, des métaux, du plastique ou encore du verre qui permettent de fabriquer d'autres produits.

L'an dernier Eco-systèmes a collecté 37,5 millions d'unités, l'objectif est d'en doubler rapidement le nombre pour atteindre les objectifs européens.

"Ce que vous vous apprêtez à jeter; ce qui dort dans vos caves, garages ou greniers est un trésor pour une autre personne" affirme Jean-Marie Boucher, fondateur de consoGlobe.com. Des sites ont vu le jour sur ce principe.comme donnons.org ou recupe.net.

Si l'objet est dans votre cave, vous ne vous en servez sûrement plus. Donc autant faire un geste gratifiant et désencombrer. Des études sont menées sur les profils de ceux qui donnent plus naturellement: on peut distinguer ceux que l'on appelle "les personnels" qui privilégient plutôt leur réseau, les "sociaux" qui donnent uniquement des objets aux associations caritatives. Il y a aussi les " mixtes" qui alternent les solutions pour donner des objets.

Enfin les "modernes" : ce sont des consommateurs qui utilisent uniquement Internet pour donner des objets. Ils le font soit par idéologie c'est-à-dire pour promouvoir les nouveaux outils mis à disposition des consommateurs.

En 2013, plus de 400.000 objets ont ainsi été donnés sur le site donnons.org. Les Français modifient leurs habitudes mais il faut du temps. On pourrait d'ailleurs citer en guise de conclusion cette phrase prononcée par Yann Dall’aglion professeur de philosophie dans le Val d'Oise et auteur d'un essai "Une Rolex à 50 ans". C'était lors d'un Tedxchange en 2012 à Paris: "On dit que notre époque, notre société est matérialiste. Mais c’est faux. Si nous accumulons des objets, c’est pour communiquer avec d’autres esprits. Pour nous faire aimer d’eux. Rien de moins matérialiste, de plus sentimental qu’un ado qui achète un jean neuf et le déchire aux genoux… parce qu’il veut plaire à Jennifer."

Nathalie Croisé