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Trouver un appartement à louer sur Airbnb à New York va devenir presque impossible

Les amendes se sont multipliées contre les locations touristiques illégales à Paris.

Les amendes se sont multipliées contre les locations touristiques illégales à Paris. - John MACDOUGALL / AFP

Le site d'hébergement de courte durée va devoir transmettre la liste de toutes les transactions effectuées à New York. Cette obligation va permettre à la municipalité de faire respecter sa réglementation qui interdit à un particulier de louer un logement pour une durée inférieure à un mois.

Le maire de New York Bill de Blasio a signé lundi un arrêté municipal obligeant la plateforme de location de logements de courte durée Airbnb à lui communiquer la liste de ses hôtes, nom donné aux particuliers qui loue leur appartement à d'autres particuliers grâce à cette plate-forme de mises en relation mondialement connue. Pour Airbnb, c'est une vraie déconvenue. En 2016, on trouvait encore 40.000 offres de location sur le site et l'appli, dont plus de la moitié était illégale.

L'arrêté, qui s'applique à tous les sites d'hébergement touristique de courte durée, contraint les opérateurs à fournir la liste de toutes les transactions effectuées pour des logements à New York. Tout manquement à cette obligation ou information erronée sera passible d'une amende d'au moins 1500 dollars par mois et par logement. Ces informations vont permettre à la municipalité d'appliquer bien plus efficacement les textes de l'État de New York, qui interdisent de louer un logement pour une durée inférieure à 30 jours sauf si l'hôte est présent. L'arrêté laisse 180 jours à Airbnb et à ses concurrents pour se mettre en conformité avec ces nouvelles exigences.

Airbnb appelle New York à défendre "la classe moyenne"

"Nous sommes déçus que le maire de Blasio ait choisi de signer ce décret soutenu par l'industrie hôtelière plutôt que de défendre la classe moyenne new-yorkaise qui compte sur le partage de logement pour s'en sortir", a réagi le responsable de la réglementation d'Airbnb pour le nord-est des États-Unis, Josh Meltzer. "Nous espérons collaborer avec le maire pour créer une réglementation de bon sens qui distingue enfin ces familles de quelques acteurs malfaisants", a-t-il ajouté, selon une déclaration postée sur Twitter.

New York n'est pas la première ville à prendre une telle initiative. Le berceau d'Airbnb, San Francisco, où se trouve encore son siège, a passé un accord avec la plateforme en mai 2017, après que l'entreprise a attaqué la cité californienne en justice. L'accord prévoit un transfert de données similaire à celui prévu par l'arrêté signé lundi par le maire de New York.

Plusieurs élus de New York réclamaient depuis de longs mois plus de fermeté dans l'application des règles existantes, affirmant que l'émergence d'Airbnb avait sensiblement aggravé la crise du logement dans la ville la plus peuplée des Etats-Unis. Elle avait ainsi pour effet de sortir des appartements du parc locatif ordinaire, qui n'étaient plus loués qu'à des visiteurs de passage, le plus souvent des touristes.

P.L avec AFP