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Tuerie de Chevaline: un compte en banque saisi en Suisse

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Un mois après le quadruple meurtre de Chevaline, la justice suisse a saisi de l'argent « lié à la famille » al-Hilli sur un compte d'une banque genevoise, selon La Tribune de Genève. Parallèlement, les enquêteurs français vont lancer un appel à témoins.

Un mois après le quadruple meurtre de Chevaline, en Haute-Savoie, de l'argent « lié à la famille » al-Hilli a été saisi par la justice sur un compte bancaire à Genève, en Suisse, selon le site internet de La Tribune de Genève.
Vendredi en fin de journée, les enquêteurs français n'avaient pas confirmé cette information.
A la suite d'une commission rogatoire lancée par les autorités françaises, un procureur genevois, Dario Zanni, enquête sur la tuerie de Chevaline.
Selon la Radio Télévision suisse (RTS), ce compte bancaire appartiendrait au père récemment décédé de Saad al-Hilli, et le montant saisi serait « bien inférieur » aux 6 millions de francs suisses (5 millions d'euros) évoqués dans la presse britannique.
L'hypothèse d'un différend d'ordre financier fait partie des pistes étudiées par les enquêteurs, toujours à la recherche du mobile de la tuerie.
« On reconstitue le patrimoine du père des frères al-Hilli. Même si on sait que ce n'est pas ça qui va nous mener sur la piste des tueurs », a expliqué Eric Maillaud, le procureur d'Annecy, à propos du litige entre les deux frères.
Ce différend à propos de l'héritage de leur père pourrait porter sur plusieurs millions d'euros, en argent, en biens et en immeubles, selon une source proche de l'enquête.

Un appel à témoins va être lancé

Par ailleurs, « un appel à témoins va être lancé samedi », a annoncé le procureur d'Annecy, alors que l'enquête de voisinage se poursuit à l'aide de photos prises par la famille al-Hilli quelques heures avant le drame.
« On essaie de trouver quelqu'un qui ait pu voir un élément important qui fasse avancer l'enquête, comme le passage de la voiture de la famille ou d'autres véhicules, ne serait-ce que pour minuter avec précision le parcours de cette famille », a expliqué le magistrat.
Dans un premier temps, trois pistes avaient émergé pour les enquêteurs: un litige entre Saad al-Hilli et son frère à propos d'une succession; le métier de Saad al-Hilli, qui a travaillé pour une société leader mondial des micro-satellites; l'Irak, son pays d'origine.

La gendarmerie évoque « de nouvelles hypothèses »

Un mois après la tuerie, « aucune hypothèse n'est privilégiée, ce qui ne veut pas dire que l'enquête piétine, bien au contraire », selon le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann, le directeur de l'enquête, à la section de recherches de la gendarmerie de Chambéry.
« De nouvelles hypothèses s'ouvrent à nous », a-t-il ajouté sans plus de détails.
Outre la piste du différend financier, Zainab al-Hilli, l'une des filles du couple âgée de 7 ans, avait été brièvement entendue comme témoin direct du drame. Aux enquêteurs, elle avait simplement dit avoir vu « un méchant », autrement dit un seul.
« Il n'est pas prévu qu'elle soit réentendue pour l'instant. Je pense qu'on ne pourra tirer des choses que sous la forme de confidences aux travailleurs sociaux et à sa famille, et non sous celle d'une audition », a estimé le magistrat.
Les enquêteurs ont même sollicité les agences possédant des satellites susceptibles d'avoir capturé des images de la zone de crime, sans résultat.
Eric Maillaud précise encore que le désossement de la voiture des al-Hilli est en cours, dans l'éventualité de « retrouver des morceaux de projectiles et comprendre le mouvement du véhicule ».
Outre la Suisse, possible itinéraire de fuite du ou des tueurs, les enquêteurs s'intéressent aussi à l'Espagne, le pays où le père de Saad al-Hilli est décédé, et à la Suède, pays de résidence de la grand-mère, l'une des quatre victimes.

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Le 5 septembre, Saad al-Hilli, 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, de nationalité suédoise, ont été tués par balles à Chevaline, près d'Annecy, où ils passaient des vacances, de même qu'un cycliste français, apparemment victime collatérale. Les deux fillettes de ce couple britannique d'origine irakienne ont miraculeusement survécu à la fusillade.

La Rédaction avec Reuters